Située à environ 400 km de Conakry, la préfecture de Pita a visiblement changé de visage ces dernières années. Avec plusieurs infrastructures réalisées à travers le financement du budget national ainsi que des partenaires. Ce pendant des efforts restent à fournir notamment dans le domaine de la lutte contre l’insécurité. Sans oublier que les effectifs des agents de sécurités de la préfecture sont réduits compte tenue de l’ampleur de la situation dans la commune urbaine et les 11 Sous-préfectures de cette localité du Fouta Djallon.
Pour en savoir d’avantage, notre reporter a rencontré Kalidou Keita, préfet de Pita depuis février dernier.
Dans cette interview qu’il a accordée à votre site oceanguinee.com, M. Keita revient sur les nombreuses réalisations mais aussi sur les défis.
Dans votre préfecture, des actions de développements par le gouvernement notamment dans le domaine des infrastructures. Qu’en est-il
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Kalidou Keita : C’est effectif. Depuis que je suis là en février dernier et bien avant, beaucoup d’actions sont en cours de réalisations en faveur des populations. Des actions financées par le budget national de développement (BND) ou à travers les bailleurs de fonds. A l’image des autres préfectures, l’agence nationale de financement des collectivités (ANAFIC) est lancée à Pita. Ce qui est une grande première en Afrique. Chacune des onze communes rurales et la commune urbaine de notre préfecture bénéficie de deux, trois ou quatre actions en fonction du poids et de la taille de ces actions. Le montant minimum pour chacune des communes s’élève à un milliard 200 millions. Lesdites actions sont entre autre la réalisation ou la rénovation des écoles, des postes de santé, des ouvrages de franchissement etc.
A cela s’ajoute les travaux des voiries urbaines lancés par le Chef de l’Etat, Pr Alpha Condé lui-même à Pita, Dalaba et Labé. Ici on a bénéficié de 13,6 kilomètres de voiries. Là les travaux de terrassement sont pratiquement terminés et l’entrepreneur nous dit qu’il n’attend que la fin des grandes pluies pour la suite.
Quelles dispositions avez-vous prises pour lutter contre l’insécurité qui sévit dans votre zone ?
Tout à fait. Je suis venu trouver cette situation à Pita. Mon rôle c’est faire en sorte que cet état de fait diminue pour ne pas dire complètement éradiquer. C’est vrai il y a la délinquance juvénile et beaucoup d’autres situation que nous avons à Pita. Mais nous sommes en train de nous battre pour limiter au maximum ces diverses formes de délinquance. Nous avons donné des consignes fermes à tous les Sous-préfets de tout faire pour nous informer pour tout cas de viol, de vol de bétail, de vente et/ou de consommations de drogue et autre cas de crime. Sur ça, je suis très intransigeant là-dessus. Quand nous sommes informé, nous nous rassurons que les présumés délinquants sont arrêtés et mis à la disposition de la justice. Seul service compétent pour juger ces cas de délinquances. De commun accord avec tous les services concernés nous sommes en train de nous battre pour changer positivement cette situation. Puisque notre rôle premier c’est bien de sécuriser les personnes et leurs bien.
Justement, selon des observateurs, il y a souvent des complices parmi lesreprésentants de l’Etat à quelque niveau que ça soit dans certains cas de vol de bétail …?
Pour le moment je n’ai pas constaté pareil cas. Mais il pareille que ça se passe souvent. Je reste vigilent sur ce point. C’est vrai que la justice est indépendante, mais quand ça ne va pas du tout on est interpelé. C’est pourquoi nous veillons à ce que les choses se passent correctement. Seule condition pour que les justiciables aient confiance à la justice. Il ne s’agit pas de faire un abus. Au contraire appliquer la loi dans sa rigueur. A défaut, les gens peuvent être tentésde se rendre justice, ce qui n’est pas normal. Quand la justice joue correctement son rôle, c’est dans l’intérêt non seulement de la population mais aussi dans l’intérêt de la justice elle-même et dans l’intérêt de tout le pays. Puisque nous aurons la quiétude sociale et la paix qui va régner.
A pita, quelles sont les principales difficultés auxquelles vous êtes confrontés dans l’exercice de vos fonctions ?
Nos principales difficultés. Vous savez, nous sommes dans un pays démocratique. Hors certains citoyens ne mesurent pas les dimensions réelles de cette démocratie. C’est vrai que chacun a ses droits mais aussi et surtout des devoirs. Aussi, la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres, dit-on. Il y a ceux qui confondent liberté et libertinage. Mais nous sommes obligé de faire avec puisque nous sommes encore dans l’apprentissage de la démocratie. Il est souhaitable que chacun joue son rôle.
Autre difficulté, c’est le manque de personnel. Il y a des services qui n’ont pas de personnel adéquat. Il y a même des services qui n’ont pas leur premier responsable. C’est le cas de la direction de micro réalisation. Bref, nous avons moins de cadre par rapport au travail à faire. Au niveau de la sécurité, nous souhaitons que nos effectifs soient mieux étoffés pour être plus efficace dans la lutte contre l’insécurité
Votre message
Je demande à la population d’observer la paix, premier ingrédient de tout développement. Sans elle, on ne peut rien faire pour le développement. On n’a pas besoin de dire à la population que notre pays est en train de bouger, elle-même le constate dans son quotidien. Le Président de la République, Pr Alpha Condé, a trouvé un pays où tout était à faire, tout était prioritaire. Comme il l’a dit lui-même il a trouvé un pays pas un Etat. Mais il est en train de faire beaucoup de chose à la fois. Dans le domaine de l’électricité, par exemple, le Chef de l’Etat n’a pas hérité 100 MW. En 5 ans de son premier mandat il nous a donné Kaleta (240 MW). Le chantier de Souapiti est très en avance avec 450 MW sans oublier le projet de koukoutamba dont le financement est obtenu, mais aussi d’Amaria. Il a organisé les fêtes tournantes de l’anniversaire de notre pays à l’intérieur. A cette occasion, on a réalisé plusieurs infrastructures socio de base à la satisfaction des populations. Sur le plan régional et international, notre pays compte aujourd’hui, grâce à ses efforts. Sans oublier les efforts louables dans le domaine de l’agriculture, de l’électrification rurale etc.
Donc demandons à la population de promouvoir la paix et la quiétude sociale seuls garant pour la prospérité et le bonheur de tout le monde.
Propos recueillis par
Alhassane Barry