Depuis les fenêtres des immeubles, il est salué avec amour et enthousiasme. Le président chinois Xi Jinping, a visité mardi la ville de Wuhan pour la première fois depuis l’éclosion du nouveau coronavirus.
« Grâce à des efforts soutenus, le contrôle de l’épidémie dans le Hubei et à Wuhan a pris un virage prometteur », a déclaré le dirigeant, sans toutefois crier victoire.
Malgré la prudence de son président, la Chine, dont plus de 80 000 citoyens ont été atteints de la COVID-19, semble maintenant guérie. Dans la province du Hubei, où le coronavirus a débuté sa conquête du monde, on ne comptait vendredi que cinq nouveaux cas. À Shanghai, on en relevait deux nouveaux, et à Pékin un seul — ces trois personnes revenaient de l’étranger. En fait, les autorités considèrent maintenant que la menace principale vient de l’extérieur du pays.
« La Chine a mis le niveau de réponse si haut qu’il est désormais très difficile pour les autres pays de suivre » — Frédéric Keck
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« Mon impression, c’est que les choses sont sous contrôle en Chine », souligne Juan Wang, professeure de science politique à l’Université McGill.
Cette spécialiste de l’autoritarisme a suivi de près la réponse chinoise à la flambée de SRAS-CoV-2. Elle est en contact quotidien avec sa famille, qui s’y trouve. « Les gens sont encore très prudents, mais retrouvent tranquillement la confiance », explique-t-elle.
Il apparaît ainsi que la recette chinoise contre la COVID-19 a fonctionné, après le cafouillage initial des autorités sanitaires locales du Hubei. « La Chine a pris des mesures draconiennes, car elle avait les moyens de les imposer aux gens, reconnaît Anne Gatignol, professeure de microbiologie à l’Université McGill. On peut dire que cela a fonctionné, mais seulement en partie, car le coronavirus s’est malgré tout disséminé dans le monde entier. » C’est la diminution des contacts entre les personnes, même saines, qui a transformé la stratégie chinoise en un succès à l’échelle nationale, estime-t-elle.