« Vous êtes des intellectuels, mais vous ne connaissez même pas la Loi sur la Liberté de la Presse. Ce que vous connaissez dans cette Loi, c’est la dépénalisation ».
C’est en ces termes que la présidente de la haute Autorité de la Communication (HAC), Martine Condé a déploré le comportement de certains journalistes qu’elle qualifie d’allumeurs de feu. C’était à l’occasion de la clôture d’un atelier de formation sur le rôle des medias dans pacification des élections le jeudi 11 juillet dernier.
« Je crois que vous allez tous relire ce petit discours parce que certains sont des allumeurs de feu. Le matin quand tu te lèves, à partir de 7H jusqu’à midi, on est dans les débats, on dit du n’importe quoi. Lors de nos journées portes-ouvertes, on avait choisi un morceau du plus grand dérapage de l’année pour que chacun écoute. Des fois même quand j’écoute, j’ai envie de pleurer (…) ce sont des journalistes qui parlent comme ça, qui insultent un ministre. (…) C’est pour cela je dis que vous êtes des allumeurs de feu dans notre pays. Tout le monde écoute les médias. Chaque fois on dit radio mille colline au Rwanda, ici ça va être radio mille montagnes ou radio de la mer. C’est vrai ! On le dit en rigolant mais, tous les étrangers qui viennent ici disent que la liberté de la presse en Guinée c’est du libertinage. Aucune presse dans la sous-région ne se permettra d’agir comme on agit ici. On dirait qu’il n’y a pas autre information si ce n’est pas la politique », a-t-elle indiqué.
Selon Dame Martine Condé, l’acharnement des journalistes sur le Sily national, éliminé en huitième de finale de la CAN est une preuve éloquente du manquement à la déontologie du métier : « Ils (les journalistes, ndlr) sont en train de laver proprement le linge du Sily actuellement. C’est de l’actualité, mais la manière de traiter celle-ci, ce sont des injures. Tout ce que j’écoute actuellement sur le Sily, on dirait qu’ils n’ont même pas touché au ballon en Egypte alors qu’ils sont allés jusqu’en huitièmes de finales. Les gens sont rentrés en catimini alors qu’on pouvait aller les accueillir. On dit qu’on leur a donné beaucoup d’argent, mais c’est un budget qui a été mis à leur disposition. Mais on les humilie comme s’ils n’ont rien fait. Pour moi, ils ont fait un effort ».
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« C’est l’intolérance des hommes et femmes des médias qui est un trait de caractère dans notre pays. On est toujours là en train de critiquer l’autre (…) Je sais que vous avez vos subjectivités, mais c’est à vous de recadrer le débat, mais si vous-mêmes vous vous mêlez », a-t-elle déploré.
Quand j’écoute les débats poursuit-elle, « le temps que vous vous accordez à parler est plus que le temps accordé à l’invité. C’est pourquoi je vous ai dit que je ne veux pas d’interviews. Personne ne m’interviewe. Je lis mon discours si vous voulez, passer dans vos radios, si vous voulez, laissez ! », a martelé Martine Condé, présidente de la HAC.
Thierno Amadou Oury BALDE