Décédé dans la nuit du jeudi à vendredi, Kerfala Kanté a reçu tous les honneurs dû à son rang avant son inhumation. Du haut de la tribune, parents, amis, proches et artistes qui lui ont côtoyé se sont succédé par des témoignages émouvants pour saluer la grandeur de l’homme. Le colonel Issa Camara, qui a accueilli pour la première fois Kerfala Kanté à Conakry peine à sécher ses larmes.
« Voici aujourd’hui Kerfala… Ahh l’oiseau du Sankara… Tu m’as laissé, Kerfala tu m’as trahis, voici une partie de mon corps qui est parti. Ehh Faranah, la Guinée a perdue une grande personnalité mais Issa a perdu doublement », regrette l’actuel préfet de Yomou.
Pour l’ancienne Secrétaire général de l’Union du fleuve Mano, partagée entre peine et émotion, Kerfala est encore vivant parmi les siens. « Je retiens deux choses de Kerfala Kanté, il était très poli. Il ne s’arrêtait jamais pour me saluer. Deuxième chose, il ne chantait pas pour chanter, tout ce qu’il disait avait un sens. C’est pourquoi, nous ne devons pas nous laissés emporter par la douleur car Kerfala n’est pas mort. Il est physiquement parti mais Kerfala est parmi nous », témoigne Hadja Saran Daraba Kaba.
Au nom de la famille, Kémo Kanté, fils de l’artiste visiblement sous le choc a su trouver les mots pour rendre hommage à son défunt père qui, dit-il était tout son espoir.
- Advertisement -
« Cet homme était mon espoir, il était mon tout. Tous les matins, tous les soirs, il ne mangeait pas sans moi. Mais depuis vendredi jusqu’aujourd’hui, le monde que j’ai vu, ça me suffit, je ne vais plus pleurer », a t-il dit avant d’entonner une chanson de son père qui fera couler ds larmes dans la salle Momo Wandel du CCFG.
Décédé à l’âge de 60 ans, l’oiseau du Sankara qui a volé pour son ultime voyage vendredi dernier s’en va en laissant derrière lui trois veuves et deux enfants ainsi qu’un héritage culturel et artistique.