La Haute-Volta accède à l’indépendance le 5 août 1960, à l’issue d’un processus graduel commun à toutes les colonies françaises d’Afrique, hormis la Guinée.
Le pays connaît ensuite une évolution particulièrement chaotique, marquée par une succession de régimes civils et militaires plus ou moins autoritaires, qui ne prendra fin qu’en 1987.
1960-1966 : Maurice Yaméogo ou la dérive autoritaire
Premier président de la République de Haute-Volta après avoir été Premier ministre pendant la période transitoire, Maurice Yaméogo engage rapidement le régime dans une spirale autoritaire, voire autocratique. Son parti, le Rassemblement démocratique africain (R.D.A.), est érigé en parti unique et les libertés publiques sont gravement mises en cause. Lâché par ses principaux soutiens que sont la chefferie mossi et l’Église catholique, dont il est issu, Maurice Yaméogo doit également faire face à la fronde des syndicats, très puissants en milieu urbain salarié notamment, suite à l’aggravation de la situation économique et financière. À la fin de 1965, l’annonce d’un plan d’austérité cristallise toutes les oppositions et jette dans la rue des milliers de manifestants. Arbitre de la situation, l’armée se saisit d’un pouvoir qui était à prendre.
1966-1980 : l’autoritarisme « débonnaire » du général Lamizana
Cette prise de pouvoir précipite la Haute-Volta dans un cycle de profonde instabilité politique et institutionnelle, marqué par une alternance de régimes militaires et civils, sous la houlette de Sangoulé Lamizana. Si la nature du pouvoir est fondamentalement autoritaire tout au long de cette période, son intensité n’en est pas moins variable selon le type de gouvernement et elle n’atteindra jamais le niveau communément observé en Afrique à la même époque. Cette singularité politique justifie le qualificatif de « débonnaire » qui s’attache à l’autoritarisme du général Lamizana.
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Mais l’histoire ce pays sera de plus marqué par l’arrivée au pouvoir du jeune Capitaine Thomas Sankara.
Dioulde sow pour oceanguinee.com