Ce 02 0ctobre 2020, la Guinée célèbre le soixante-deuxième anniversaire de son accession à la souveraineté nationale. Une souveraineté acquise grâce à la bravoure , à la détermination et à la persévérance de toutes les composantes de la nation avec à la tête, le feu camarade Ahmed Sékou Touré et cie.
Je rappelle que de cette année à nos jours, notre pays n’a connu qu’une seule et unique élection libre et transparente. Une élection qui a d’ailleurs permise le feu camarade Ahmed Sékou Touré d’accéder à la magistrature suprême de notre pays. Une élection, il faut le rappeler qui a été possible grâce à l’implication du colon français.
Mais 62 ans après, sommes-nous vraiment digne de nous réclamer souverains et vivants dans une Nation ?
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Pour rappel, un pays est qualifié comme » Nation », c’est quand dans ce pays il y’a une multitude d’hommes, ayant la même origine, vivant dans le même État et sous les mêmes lois.
Dans le cas guinéen avons-nous à faire à cette situation ? Tout porte à croire que ce n’est nullement pas le cas. Car les politiques qui ont dirigé le pays se sont toujours reposés sur la communauté et l’ethnie.
Dans la première république, qui n’a pas entendu l’histoire du complot permanent, particulièrement du » Complot peul » ainsi que le ton donné par les dirigeants d’alors sur la chasse des personnes issues de cette ethnie et de cette communauté ?
Dans la deuxième république, qui n’a pas entendu le fameux » wo fatara » qui signifie dans le dialecte sousou » vous aviez bien fait » lancé par le général feu Lansana Conté comme pour encourager les pillages qu’on subit les malinkés après le coup d’État manqué de feu colonel Diarra Traoré ?”
Dans la troisième république, qui n’a pas encore eu vent des propos ethniques de notre président actuel, en l’occurrence monsieur Alpha Condé axés sur l’ehno-strategie pour conquérir le pouvoir
Partant de ces faits , notre pays est malheureusement encore à la place où les colonisateurs l’on laissé.
Aujourd’hui encore, les cartes se jouent sur la même stratégie avec les candidats en lice pour la presidentielle du 18 octobre qui connaîtra sans nulle doute la participation du président Condé qui force un troisième mandat largement contesté par la population guinéenne.
Encore une fois, sommes-nous une nation lorsque le peuple est encore divisé et ancré dans l’ethnocentrisme ?
Sommes-nous une nation lorsque paul ou Pierre se voient empêché d’occuper un poste dans l’administration publique à cause de son appartenance ethnique ou politique ?
Sommes-nous une nation lorsqu’une commune est segreguée pour avoir été habitée en grand nombre par une communauté ?
Des questionnements à ce sujet, n’en finissent pas ! Alors combien de guinéens épris de justice attendent que justice soit fait pour les tords qu’ils ont subis depuis 62 ans ?
L’association des victimes et parents des victimes du camps Boiro , les victimes de 1985, ceux du 28 septembre, les détenus politiques, etc. exigent comme toujours que lumière soit faite dans ces différentes affaires.
En 62 ans , la Guinée renferme t-elle des infrastructures dignes de nom ?
Riche de par son sol et son sous-sol, la Guinée devrait être le poul attractif de tous les pays de l’Afrique occidentale ce ,grâce à ses infrastructures. Le problème le plus visible ,reste la vétusté des bâtiments publics et le manque d’infrastructures routiers dans tout le pays.
Sur ce plan, des investissements sont obtenus mais le résultats reste néant.
En 62 ans, le pays patoge dans la pauvreté.
Plus de la moitié de la population vie dans l’extrême pauvreté pendant que les dirigeants au haut sommet de l’État s’enrichissent en détournant les deniers publics.
Après 62 ans, la jeunesse Guinéenne est-elle vraiment fière de son héritage ? Est-elle vraiment en mesure de s’assumer et d’assumer la relève?
Depuis l’indépendance de notre pays , quelle est la politique mise en place qui favorise l’émergence et le rayonnement de la jeunesse, des femmes et qui consolide notre unité ?
Après 62 ans d’indépendance, cette jeunesse est celle qui est instrumentalisée et utilisée pour des fins politiques pour être abandonnée par la suite.
C’est pourquoi, cette jeunesse qui n’a pas connue les deux premières républiques, devra donc faire attention à ne pas reproduire les erreurs de ses aînés. Car elle constitue à même , la force pour permettre le décollage du pays. L’histoire ne nous enseigne t-elle pas que » quelque soit les richesses d’un pays, son développement dépend de ses hommes et de ses femmes ? “
Je finis par ceci : “ tant que nous n’approuverons pas la fierté d’appartenir à une communauté de femmes et d’hommes, fondée sur les valeurs de paix et de fraternité , notre pays ne sera pas dans la posture d’une Nation.
Diaraye Guirassy