Chers compatriotes.
Permettez-moi avec tout le respect que je vous dois, en ces moments difficiles pour notre pays, de vous dire à quel point nous pensons aujourd’hui que ce qui se passe dans notre pays est une honte pour chacun d’entre-nous, qu’on s’en prenne à une personne, ou une communauté ou à ses biens du fait de son appartenance ethnique ou politique, ces comportements sont odieux et irresponsables, ils déshonorent la République et la société guinéenne, s’ils restent impunis par ailleurs, alors que personne ne se croît plus jamais à l’abri de l’arbitraire, de la violence et de la haine dans ce pays. Ce pays, malgré toutes ses potentialités, économiques, humaines et culturelles à du mal à s’élever et à progresser durablement parce qu’il vit avec des péchés inexpiés, des victimes dont les âmes et les cœurs continuent à pleurer par manque de justice et de solidarité.
L’immobilisme de l’État, puisque c’est la vérité, face aux violences et aux douleurs abyssales des victimes est une invite à la répétition et une consécration de l’impunité. Depuis l’indépendance jusqu’aujourd’hui les victimes, de notre pays n’ont que Dieu et leurs larmes comme consolation face à un État qui laisse s’accumuler des montagnes de douleurs, de tristesses et d’injustices. Et comme si cela ne suffisait pas, la politique au lieu d’être un salut pour chacun d’entre nous, pour notre peuple, est devenue un enfer à ciel ouvert, un moteur de haines et une usine de violences aveugles et honteuses. Si l’État, principalement et fondamentalement et les politiciens ne peuvent pas protéger notre peuple, chaque guinéen, alors il ne reste plus pour ce peuple que de se protéger lui même en refusant de tomber dans le traquenard (piège) honteux de la haine, de la violence et de la stigmatisation de l’autre qui leurs sont tendus par ceux qui sont sensés leur protéger et qui font d’eux aujourd’hui des gibiers, des objets et des instruments de haines et de violences identitaires et politiques.
J’invite mes chers compatriotes à préserver, ce qui reste de notre espérance nationale, de nos fraternités et de notre solidarité sociale, à défaut du bonheur dont-ils sont légitimement droit, qu’ils sauvegardent leurs vies, leurs biens, leurs liens de voisinage, leurs liens sociaux et leurs liens de citoyen. Je dis aux guinéens qu’ils ne peuvent pas continuellement se prêter au jeu sordide des politiques et tous ses vendeurs d’illusions en tant qu’instrument et passerelles de haines et de violences car ils seront les principaux perdants.
Une nation c’est l’égalité, une nation c’est la fraternité, une nation c’est la liberté, une nation c’est la justice pour tous, et si l’État, l’État sera le responsable principal du fait de sa passivité face aux violences et à l’impunité, mais la population guinéenne sera aussi coupable du fait d’avoir accepter et d’accepter toujours d’être divisée et manipulée. À tous les pyromanes et aux fossoyeurs de nos idéaux nationaux et démocratiques, encore un effort, vous aurez dans vos mains bientôt les cendres chaudes d’un peuple abandonné et trahi par ceux-là même qui étaient censé les protéger, l’État, les responsables politiques, religieux et sociaux. En attendant, honte à tous les pyromanes, à tous ses diviseurs du peuple qui opposent les frères et sœurs, d’une même nation, semeurs de haines, accélérateurs de violences, votre fin, qui que vous soyez ne sera sûrement pas meilleure à celles des âmes citoyennes attristées, cela c’est Dieu que le commande. Je dis aux guinéens, quelque soit leur appartenance politique, de refuser de devenir l’agneau de sacrifice de la politique, les politiques sont là, pour vous servir et vous protéger, à défaut servez-vous, préservez vos voisinages parce-que votre vie coûte plus chère que les intérêts politiques…
Sans quoi, cessons de faire alors le simulacre, disons-le sans faux-fuyants.
Que Dieu bénisse et protège la Guinée et les guinéens.
Par Aboubakr Guilavogui.