En réalité, chacun d’entre eux est conscient de son poids sur le terrain à en juger par les élections auxquelles ils ont tous pris part. On peut dire que de ce côté, la balance penche du côté de l’UFDG même si des allégations de fraudes électorales ont toujours été avancées par les uns et les autres. Mais en tenant compte des résultats électoraux même contestés, à l’exclusion de tout autre critère qui pourrait être considéré comme subjectif, on est amené à penser raisonnablement qu’à un moment donné, le président de l’UFDG devrait, en cas d’élection, être le candidat unique de l’opposition pour donner aux Guinéens l’espoir d’une alternance démocratique.
Au fond, chacun des opposants sur le terrain aujourd’hui sait que sur le plan de la représentativité, l’UFDG est en tête mais personne ne veut s’aligner derrière son président. Chaque leader pense qu’une opposition parlant d’une seule voix ne ferait que l’affaire de Cellou Dalein Diallo. Beaucoup préfèrent donc une victoire du parti au pouvoir à celle de Cellou Dalein Diallo. En d’autres termes, s’ils n’ont aucune chance de gagner-ce dont ils sont conscients au regard de la configuration politique actuelle- mieux vaut favoriser la victoire du parti au pouvoir. Le président de l’UFDG, est parfaitement conscient de cette adversité dont il fait l’objet au sein de l’opposition, même s’il ne peut pas faire autrement que de tenter à tout moment des alliances avec ces mêmes acteurs politiques en ayant de très sérieux doutes sur leur sincérité. Pour paraphraser le président Laurent Gbagbo, certains acteurs politiques préfèrent être à la tête “d’une enveloppe vide” au lieu de favoriser l’ascension d’un autre plus représentatif.
En définitive, c’est ce problème d’égos surdimensionnés qui constitue la maladie chronique de l’opposition guinéenne et fait le jeu du pouvoir. Ce dernier est tellement convaincu que les trois anciens premiers ministres ne peuvent pas se retrouver autour d’un idéal commun qu’il est tout tranquille à chaque fois que des contacts entre eux sont annoncés en vue d’une alliance politique ou électorale.
Pourtant, il faudrait bien qu’ils se rendent compte un jour -espérons que ce ne sera pas tard, car en raison de leurs âges respectifs, deux d’entre eux au moins n’ont pratiquement aucune chance d’accéder à la présidence de la République et que, s’ils se battent tous dans l’intérêt général, ils doivent renoncer parfois aux ambitions personnelles irréalisables.
Issiaga Diané
Par Hassane/in mosaiqueguinee
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