Quelques heures après l’arrestation de plusieurs membres du gouvernement, le général Burhane a annoncé dissoudre les autorités de transition. Il a également décrété l’état d’urgence ainsi que la formation d’un « gouvernement de personnes compétentes ». Un peu plus tôt, l’armée a tiré sur des manifestants à Khartoum, la capitale du pays.
L’annonce est tombée à la mi-journée, lundi 25 octobre. Le général Burhane a annoncé dissoudre les autorités de transition. L’état d’urgence est décrété dans tout le pays et il a indiqué qu’un « gouvernement de personnes compétentes » allait être formé. Cette déclaration intervient plusieurs après que plusieurs membres du gouvernement ont été arrêtés lors d’un coup d’état.
Mais le général a réitéré son attachement à « la transition vers un État civil » et promis de créer les nombreuses institutions étatiques, comme la Cour suprême, qui auraient dû voir le jour il y a plusieurs mois, selon le calendrier de transition acté après le renversement de l’autocrate Omar el-Béchir en 2019. Il a par ailleurs a affirmé qu’il restait lié par les accords internationaux signés par son pays, l’un des quatre Etats arabes à avoir récemment décidé de reconnaître Israël.
Des tirs contre des manifestants
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Un peu plus tôt, le ministère de l’Information du Soudan a annoncé que les forces armées tiraient sur des manifestants « refusant le coup d’État militaire » à Khartoum.
L’armée a tiré « à balles réelles » sur des protestataires devant les quartiers généraux de l’armée, dans le centre de Khartoum, dont l’accès est bloqué par des blocs de béton et des soldats depuis plusieurs jours, a ajouté le ministère sur Facebook.
Dans la matinée, le bureau du Premier ministre Abdallah Hamdok, placé en résidence surveillée dans un lieu inconnu, appelait à manifester contre le coup d’État en cours. « Nous appelons la population soudanaise à protester par tous les moyens pacifiques possibles », a-t-il indiqué.
Face à la situation, la Commission européenne a appelé lundi à la « libération rapide » des dirigeants civils du gouvernement du Soudan. « Nous demandons la libération rapide » des dirigeants arrêtés, « et nous appelons urgemment à ce que les moyens de communication ne soient pas entravés pour permettre de joindre ceux qui en ont besoin », a déclaré Nabila Massrali, une porte-parole de l’exécutif européen, ajoutant que « toute violence et bain de sang devaient être évités à tout prix ».
Source: ouest-france.fr/