Dramane Déde Diawara dans l’humilité s’adresse au PM Mohamed Béavogui et Col Mamadi Doumbouya (A lire)
Je souhaite ardemment le succès de cette transition, et c’est pourquoi j’invite le premier ministre, Mohamed Béavogui, à prendre beaucoup de hauteur sur certaines questions nationales, notamment celles en lien avec la fracture mémorielle .
Il n’est pas donné à tout le monde d’être à la fois le neveu de Diallo Telly et de Lansana Béavogui.
Diallo Telly a appartenu pendant 17 ans au système du PDG, en fut le ministre de la justice pendant 5 ans avant sa mort tragique dans les geôles du Camp Boiro.
Lansana Béavogui fut le premier ministre sous le régime du PDG, fidèle ami et dauphin constitutionnel du président Sékou Touré, jusqu’à son arrestation après le coup d’État du 3 avril 1984 qui l’a contraint de mourir en détention par manque de soins.
C’est pour dire que le premier ministre, Mohamed Béavogui, est plus que quiconque mieux placé pour jouer la carte de la réconciliation des guinéens avec leur histoire. Même si c’est le côté maternel qui pèse chez lui, ce qui est tout à fait normal, il faut qu’il se mette au-dessus des ressentis.
En lisant son CV , je me suis rendu compte qu’il a lui-même bénéficié de l’enseignement du système PDG et qu’il a bénéficié d’une bourse d’études à l’extérieur grâce à ce régime.
Tout l’oblige à prendre une position nuancée.
Au chef de l’État, Mamadi Doumbouya, je l’invite à davantage de concertations avec son premier ministre et tous les membres du gouvernement pour qu’ils se sentent impliqués dans l’action gouvernementale.
Même si l’on sait que la décision de baptiser l’aéroport du nom d’Ahmed Sékou Touré est tout à fait légitime et légale, il faut tout de même un minimum de concertation.
L’acte final revient toujours au chef de l’État, car cette décision relève de son pouvoir discrétionnaire au même titre que les décrets de mise à la retraite et de nominations à des postes importants.
Nous attendons beaucoup de vous, les défis sont énormes.
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