Le CNRD a dû écouter des conseillers diurne soucieux de voir une transition paisible et par la grâce de Dieu notre pays a évité, in extrémis, d’être le bélier sacrificiel de la fête de Tabaski 2022. Rendre à César ce qui est à César comme le dit le dicton.
A cet effet, je salue la sagesse qui découle de deux décisions prises ce weekend par le CNRD.Premièrement, l’élévation du procureur de la République est une décision excellente en ce que désormais, le ministre a du pain sur la planche pour s’occuper et organiser une branche administrative gigantesque. Je doute qu’il aura du temps pour s’adresser aux media ou faire des sorties pour interférer avec l’appareil judiciaire. S’il s’occupe de son secteur comme ses collègues de l’enseignement technique1, c’est la Guinée qui gagnera. Je lui souhaite donc bonne route.
Qu’il se mette au travail illico dardar. Caveat Emptor!La deuxième décision est beaucoup plus salutaire et fondamentale. Le CNRD a sifflé la mi-temps. Il a poliment rappeler à l’ordre le CNT pour indiquer clairement qu’un comité « Ad Hoc » qui a surgi de nulle part ne fait pas partir de son plan d’action. C’est surprenant dans notre cher pays que certain « intellectuels » continuent à s’arroger des pouvoirs qui sont généralement dérivés du choix de nos citoyens à travers une élection. Selon le dictionnaire, « Quelque chose d’ad hoc est mis en place à la volée pour un objectif étroit, urgent ou spécial. Par exemple, un comité gouvernemental organisé pour traiter un problème spécifique serait un comité ad hoc. Plus vaguement, cela peut signifier «spontané», «non planifié» ou «sur place».Où est l’urgence d’écrire un projet de constitution ? Quelles sont les parties prenantes ? Nous ne sommes même pas d’accord sur la durée de la transition.
Le gouvernement de Mohamed Béavogui continue à œuvrer lentement pour un dialogue inclusif. La CEDAO vient de changer son fusil d’épaule pour essayer d’aplanir les positions contradictoires des différentes factions du pays et aboutir à un consensus national. Ad HOC ? Comme le disent nos frères Ivoiriens : « Qui est Fou Même ? ».
Le CNT doit plutôt utiliser nos experts locaux, comme l’Association Guinéenne des Sciences Politiques, pour capturer le sentiment des Guinéennes et Guinéens sur la question constitutionnelle. En Avril 2022, cette association a conduit et publié un sondage scientifique sur la transition.
A peu près un « Guinéen sur deux (46,69%) préfère une transition de deux ans et un quart (24,82%) souhaite une durée n’excédant pas une année. » Ainsi, la majorité des Guinéens (72%) ont opté pour une transition d’un à deux ans. Comme je l’ai écrit ailleurs, « Notre élite intellectuelle a toujours failli à sa responsabilité de faire une évaluation objective de notre pays (nos conditions historiques ) qui aurait pu nous conduire vers la création d’une nation fondée sur des bases solides pour l’essor collectif et le développement de la Guinée. » Rien a Changé. Quelle dommage pour ce pays si doté !
Case de départ!
Pour une Guinée Unie et Prospère !
Docteur Abdoulaye Bah
Professeur d’Université aux États Unis, Ret.
Ancien chef de Chaire du Département des Sciences Sociales et Comportementales
Directeur, Centre pour la santé Comportementale et la Résilience
Université de Lincoln
Jefferson City, Missouri USA
Columbia, MO USA
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