Selon les informations de Jeune Afrique, la ministre burkinabè des Affaires étrangères a demandé à Paris un « changement d’interlocuteur » à Ouagadougou, dans un courrier adressé fin décembre au Quai d’Orsay.
Les autorités de transition burkinabè ne veulent plus avoir affaire à Luc Hallade. Selon une source française, Olivia Rouamba, la ministre burkinabè des Affaires étrangères, a adressé un courrier officiel au Quai d’Orsay fin décembre pour demander à « changer d’interlocuteur ».
Si l’ambassadeur de France à Ouagadougou n’a pas été officiellement déclaré persona non grata, le message est clair Hallade, en poste au Burkina Faso depuis fin 2019, n’est plus le bienvenu au pays des hommes intègres. « Nous avons demandé son remplacement », confirme une source gouvernementale burkinabè.
Manifestations anti-françaises
Un échange à ce sujet doit avoir lieu dans les jours à venir entre les autorités françaises et burkinabè. « La question n’est pas de savoir qui est notre ambassadeur sur place mais plus de savoir ce que nous souhaitons faire de notre relation bilatérale », commente une source officielle à Paris.
Depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim
Traoré, le 2 octobre, les relations se sont détériorées entre la France et le Burkina Faso. Pendant son putsch, des manifestants qui lui étaient favorables avaient violemment attaqué l’ambassade de France et l’Institut français à Ouagadougou. Ces dernières semaines, plusieurs manifestations demandant le « départ de la France » du pays ont aussi eu lieu, tandis que les autorités se rapprochent de la Russie, faisant même redouter à certains une arrivée du groupe Wagner au Burkina Faso. Début décembre, le Premier ministre, Kyélem Apollinaire de Tambèla, avait séjourné huit jours à Moscou dans la plus grande discrétion.
Depuis ses déclarations devant le Sénat français, le 5 juillet dernier, Luc Hallade est la cible de nombreuses critiques à Ouagadougou. S’exprimant sur la crise sécuritaire qui mine son pays d’accueil depuis 2015, il avait alors affirmé que « ce conflit endogène » était « en réalité une guerre civile ».
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