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Burkina : Macron dit attendre « des clarifications » sur une éventuelle demande de départ des troupe françaises 

Le Burkina Faso demande le départ des troupes françaises de son sol dans un délai d’un mois. Le président français Emmanuel Macron a dit ce dimanche attendre « des clarifications » de la part du gouvernement burkinabè sur une éventuelle demande de départ des troupes françaises stationnées dans le pays dans un délai d’un mois.

Évoquant « une grande confusion » dans les informations qui ont circulé depuis samedi à Ouagadougou, M. Macron a expliqué vouloir attendre que le président de transition Ibrahim Traoré « puisse s’exprimer ». « Je pense qu’il faut garder beaucoup de prudence »« nous attendons des clarifications de la part de M. Traoré », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse franco-allemande à Paris.

À Paris, on estime que le pouvoir burkinabé est encore divisé sur la question de la présence française dans le pays. L’option d’un départ est pourtant étudiée depuis plusieurs semaines. Le ministre Sébastien Lecornu avait publiquement évoqué l’hypothèse.

Début janvier, la secrétaire d’État Chrysoula Zacharopoulou s’est rendue à Ouagadougou pour une «visite de courtoisie» quelques jours après que l’ambassadeur de France, Luc Hallade, avait été jugé indésirable par les autorités burkinabées. «La France est en mesure de faire moins ou de faire plus», avait-elle expliqué, en assurant ne vouloir «influencer aucune décision». Officiellement, il n’avait pas été question de la présence militaire française. Face à un vent antifrançais grandissant, Paris, et en premier lieu l’état-major, a choisi de faire profil bas.

Le scénario malien peut-il se reproduire ? L’armée française a quitté définitivement le Mali en août, près de dix ans après le début de son intervention contre les groupes djihadistes qui sévissent au Sahel. Dans cette architecture, le camp de Kamboinsin au Burkina Faso occupait un point clé. Entre 400 et 500 soldats français sont basés à Ouagadougou, dans le cadre de la task force Sabre, les forces spéciales qui appuyaient l’opération Bar­khane. Outre des missions de formation, ces soldats étaient sollicités en cas de libération d’otages.

«Le départ français est une question de temps », estime avec fatalisme le spécialiste du Sahel Élie Tenenbaum. Pour le directeur du centre d’études de sécurité de l’Ifri, le pouvoir «très fragile» du capi­taine Traoré veut désormais «mettre la France dehors». Alors que l’armée française avait choisi de s’implanter à Ouagadougou en 2008 en raison de la stabilité du pays, le chercheur souligne l’effondrement rapide du Burkina Faso : la situation sécuritaire se dégrade dans le nord du pays, désormais hors de contrôle des forces de sécurité.

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