À voir les prix auxquels se vendent les parcelles de terrain en Guinée particulièrement dans la capitale Conakry, il y a de quoi être choqué et s’interroger sur les raisons de cette “folie”. Avec un taux de chômage aussi élevé et des salaires généralement insignifiants, comment un citoyen peut-il y acquérir de façon licite un toit ?
Évidemment que s’il y a des personnes qui se permettent de fixer des prix aussi exorbitants et fantaisistes pour quelques mètres carrés de terre, c’est parce qu’il y a des clients acquéreurs. Il faut toutefois noter qu’il est compréhensible que certains endroits soient plus chers que d’autres selon la qualité de la zone d’habitation.
En effet, il est indéniable que le secteur de l’immobilier Guinéen est un milieu de blanchiment d’argent par excellence. Cela d’autant plus que la plupart des transactions se passent en dehors du circuit bancaire; donc de l’argent cash qui y circule. La principale raison a cela est le fait qu’il soit quasiment impossible de justifier ces montants qui sont souvent gagnés de façon illicite (corruption, détournement de deniers publics, fraude fiscale, profits abusifs, transferts frauduleux d’argent…).
À analyser les spéculations et offres immobilières et foncières, on a l’impression que c’est une mafia tolérée par les autorités publiques dont les dirigeants véreux et corrompus en sont les premiers bénéficiaires. Cela au détriment des citoyens laborieux et honnêtes.
Cette réalité s’illustre par le fait que les acteurs qui interviennent dans le secteur de l’immobilier n’ont généralement pas de documents administratifs d’habilitation (licences), mais aussi le secteur reste essentiellement caractérisé par l’informel.
Pourtant, les opérations immobilières et foncières sont vitales pour les citoyens et pour l’État dans la mesure où leurs enjeux sont à la fois sociaux (droit au logement pour tous), financiers (manque à gagner fiscal) et sécuritaires (financement d’activités criminelles).
Aliou BAH
#MoDeL
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