Il est incontestable que le retour du colonel Mamadi Doumbouya de l’assemblée générale des Nations-Unies a été célébré avec faste par ses soutiens. Tout au long de son trajet, qui allait de l’aéroport au palais Mohamed 5, situé dans la commune de Kaloum, des milliers de personnes l’attendaient pour lui réserver un accueil digne d’une rock star. On peut bien épiloguer à juste titre sur la qualité des soutiens et la manière de les mobiliser, du moins pour la plupart, quand on a vu circuler des injonctions faites aux travailleurs de certaines structures étatiques de prendre part à la réception. Des injonctions à l’initiative de leurs hiérarchies respectives qui ne laissaient aucune alternative aux uns et aux autres.
Mais par-dessus tout, selon un constat fait par la presse qui était mobilisée à cet effet, il y avait du monde pour accueillir le colosse du palais Mohamed 5.
C’est le passé ressassé. Le retour à la case départ.
Avant le colonel, d’autres ont usé de la même stratégie et des mêmes moyens de mobilisation pour démentir leurs adversaires qui, constamment, et parfois abusivement avec une dose de caricature, débitaient sur leur impopularité, leur rejet par la population qui les a pourtant acclamés au début du règne.
Dans tous ces cas, on a fini par nourrir des ambitions puis s’accrocher, advienne que pourra, en dépit des engagements pris.
Après la mobilisation, s’invitent alors dans le débat public, et à juste raison, des interrogations et inquiétudes qu’aucune justification d’une telle démarche ne réussit à dissiper.
On entend tout à tort et à travers. On entend notamment qu’il est important qu’après une mission aussi accomplie par le chef de l’Etat, avec des rendez-vous qui marquent le retour de la Guinée sur la scène internationale, ce depuis le coup d’Etat du 05 septembre. Plutôt qu’après un agenda diplomatique aussi bien étoffé ou les interlocuteurs non des moindres, n’ont pas tari d’éloges à l’endroit du Président du CNRD, ce triomphe, jurent ces soutiens, doit être salué par une mobilisation massive de la population au retour au pays de cet homme. On entend également qu’il est prétentieux de comparer le chef de l’Etat à tout autre citoyen, en faisant référence à l’interdiction des manifestations sans cesse réitérée chaque fois que le FNDC appelle à mobiliser.
On peut encore se délecter d’arguments pour tenter de convaincre de la nécessité de déverser dans la rue les populations dans le cadre d’un soutien affiché.
Les analyser sous toutes coutures, ça ne rassure pas d’une volonté de se barrer conformément aux engagements pris. Pire, quand tout cela arrive juste après un discours à la tribune des Nations unies, dans lequel on s’est abstenu d’évoquer le retour à l’ordre constitutionnel, le respect du chronogramme dynamique signé avec la CEDEAO qui a d’ailleurs essuyé des critiques de la part du président de la Transition, il y a lieu de s’inquiéter
Attention aux rois de la bidouille, ces ploucs opportunistes qui murmurent pareils conseils dans les oreilles des Présidents de la république, et finissent par la force de leurs mots, de détourner ces derniers de leur objectif.
Peut-être qu’on se trompe bigrement avec le Colonel Doumbouya dont la sincérité et le franc-parler ont été vantés par la Secrétaire Générale de l’OIF à New-York en marge de l’Assemblée Générale des Nations-Unies.
Mognouma In Djoma
Les commentaires sont fermés.