En Afrique, la menace d’une crise de la dette souveraine continuera à planer sur de nombreux pays en 2024, comme vient de le rappeler le récent défaut de l’Éthiopie, le troisième d’un pays africain depuis la crise du Covid-19.
Faute d’avoir trouvé les 33 millions de dollars dus à ses créanciers avant la fin de l’année, le gouvernement éthiopien a fait le choix du défaut de paiement au lendemain de Noël. Dans l’espoir de parvenir à un règlement global avec tous ses créanciers pour rééchelonner le remboursement d’un eurobond d’un milliard de dollars qui arrivera à échéance en décembre prochain.
Ce grand pays souvent loué pour sa croissance fulgurante avait un endettement public a priori soutenable. Environ 28 milliards de dollars, soit 46% de son PIB. Mais la succession des crises, le Covid-19, la guerre civile, puis l’inflation qui a surgi suite à l’invasion de l’Ukraine ont éreinté les finances publiques et épuiser les réserves de devises de l’État, alourdissant et compliquant toujours plus le paiement du service de la dette.
Négocier la dette
Cela fait au moins deux ans que l’Éthiopie cherche à renégocier sa dette. Le pays a demandé à bénéficier du cadre commun proposé par le G20 dès 2021. Un traitement censé faciliter un accord équitable entre tous les créanciers qui se révèle très complexe à mettre en œuvre, en raison de la diversité des interlocuteurs. Il faut satisfaire les créanciers bilatéraux réunis au sein du club de Paris, la Chine, un créancier bilatéral à part, qui détient la moitié de la dette émise par l’Éthiopie, les créanciers privés et les bailleurs internationaux.
rfi.fr
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