S. Koundouno à Sadiba Koulibaly : en républicain convaincu, vous avez eu tort de vous mettre à la disposition d’une justice injuste

Ils ont décidé, foncièrement animés du sens de l’honneur attaché à votre patronyme, de ne pas rejoindre ce cortège de l’infamie et de l’ignominie.

Le General SADIBA, vous étiez numéro deux de la junte militaire au lendemain du 05 septembre 2021, homme fort d’alors puis tombé en disgrâce par le fait du prince. C’est un devoir impérieux de nous poser la question de l’origine de vos disgrâce. Celle-ci réside simplement dans la différence de trajectoire que vos anciens compagnons et vous avez emprunté: vous qui n’aviez comme seule obsession le retour à l’ordre constitutionnel et eux dont l’obsession pour la confiscation du pouvoir est similaire à la soif de sang inextinguible d’un vampire.

MON GÉNÉRAL, Vous avez été le bienfaiteur de bon nombre de dignitaires actuels du CNT, des hauts cadres de l’armée, des ministres ; des secrétaires généraux, des chefs et directeurs de cabinets, des directeurs nationaux et généraux et de toute autre fonction de la chaine administrative ou gouvernementale qui, par lâcheté, indignité ou cupidité, préfèrent détourner le regard sur les terribles injustices dont vous avez fait l’objet jusqu’à ce qu’ils en soient eux-aussi les prochains sur la liste. Car c’est aussi ça le credo des dictactures que de n’épargner personne.

MON GÉNÉRAL,

Le peuple Guinéen demeure inconsolable devant la perpective du départ de votre dépouille pour Malfaraba dans la sous-préfecture de Dialakoro relevant de la préfecture de Mandiana où vous rejoindrez votre seigneur et serez enseveli sous la terre qui vous a vu naître.

Je voulais vous dire que vous avez eu tort de croire au serment du soldat qui vous liait à votre ancien frère d’arme, le sanguinaire Mamadi Doumbouya.

En républicain convaincu, vous avez eu tort de vous mettre à la disposition d’une justice injuste animée par des magistrats sans scrupule, sans dignité aucune, mais vous pensiez naïvement bien faire et étiez plus que tout attaché au rétablissement de votre honneur.

Il faut noter, non sans stupéfaction, GÉNÉRAL, qu’aucun communiqué émanant du gouvernement et de la Présidence de la République , ne serait-ce que laconique, n’a été rédigé puis publié depuis votre disparition.

Aucun officiel issu des rangs de vos anciens compagnons d’arme, du gouvernement ou de notre administration publique n’a été à votre domicile pour la présentation des condoléances à votre famille. N’est ce pas là l’expression ultime de la traîtrise, la malhonnêteté et la couardise de l’élite de ce pays dans sa grande majorité ?

GÉNÉRAL, Les Guinéens vivent aujourd’hui dans la peur, la terreur et même les publications de vos anciens collaborateurs, lorsqu’elles ne sont pas inexistantes, se font discrètes , signe du traumatisme d’hommes et de femmes craignant les représailles d’acteurs du pouvoir impitoyables sans foi ni loi.

Je suis maintenant convaincu que Dieu a tourné le dos à notre peuple et à notre pays. La morale, la honte, la responsabilité et la dignité ont pris la poudre d’escampette ; le guinéen, surtout l’élite de ce pays, ne se préoccupe que de la sauvegarde de sa fonction et de ses privilèges et exécute tel un robot la volonté du prince.

L’un des rares remparts que nous avons désormais avant sa dissolution prochaine, le Barreau de Guinée, s’est démarqué de l’indifférence ambiante de nos institutions, en demandant une enquête sérieuse et des garanties de transparence suite à votre assassinat mais aussi dans l’affaire des anciens dignitaires du régime déchu. Le barreau a refusé de commettre des avocats d’office, quel courage! Quelle dignité!

GÉNÉRAL, Le seul vœu que je puisse formuler est celui d’espérer que votre mort, cruelle et inhumaine, ne soit pas vaine et que vous demeuriez à jamais dans les cœurs et les esprits des Guinéens comme un grand homme, Le grand homme que vous êtes !

Reposez en paix mon Général.

𝗦𝗘𝗞𝗢𝗨 𝗞𝗢𝗨𝗡𝗗𝗢𝗨𝗡𝗢 𝗥𝗘𝗦𝗣𝗢𝗡𝗦𝗔𝗕𝗟𝗘 𝗗𝗘𝗦 𝗦𝗧𝗥𝗔𝗧𝗘́𝗚𝗜𝗘𝗦 𝗘𝗧 𝗣𝗟𝗔𝗡𝗜𝗙𝗜𝗖𝗔𝗧𝗜𝗢𝗡 𝗗𝗨 𝗙𝗡𝗗𝗖