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Aliou Bah sur le film de son arresation à Pamelap

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En procès au TPI de Kaloum, le leader et président du parti MoDel est revenu sur le film de son arresation à la frontière Guinéo-Léonaise, avant d’être conduit au Haut commandement de la Gendarmérie Nationale. 

Je me sens confortable à l’idée de savoir que je n’ai fait aucun mal, mais ce qui se passe, c’est parti du destin, surtout pour un homme politique. Je suis face à une juridiction de mon pays et qui j’espère, fera son travail.

Nous partions à Freetown, où j’avais un rendez-vous le vendredi 27 décembre à 12h30 pour déposer mon passeport au consulat britannique de la Sierra Leone afin de renouveler mon visa.

Nous avons bougé, mon chef protocole, le chauffeur et moi-même dans notre véhicule, vers 11h de la matinée. Nous sommes arrivés à Pamelap. Une fois à Pamelap, les services de gendarmerie ont vérifié les documents du véhicule qu’ils ont estimés conformes. Ils nous ont demandé nos pièces d’identité.

À l’issue de la vérification, un agent de la gendarmerie nous a fait savoir que nous devons attendre un peu. Il a passé des coups de fil et un autre pick-up, à bord duquel se trouvaient des officiers de la gendarmerie, est venu. Ils ont consulté nos documents et nous ont dit que nous devons attendre et que la hiérarchie est en train de préparer les instructions.

De 13h35 à 16h, nous n’avons reçu aucune notification. (…) Je leur ai redemandé de quoi il s’agissait, puisqu’on ferme la frontière vers 18h. Je m’inquiétais qu’on ne traverse pas et qu’on soit obligés de rebrousser chemin. Ils nous ont dit que la hiérarchie est en train de discuter. À 17h, le colonel en question est venu se présenter devant moi et me demander de lui donner mon téléphone. Je lui ai demandé s’il pouvait m’expliquer ce qui se passe.

Il me dit non, ce sont des instructions et qu’il n’a pas à s’expliquer devant moi. Je lui ai demandé si nous sommes en état d’arrestation. Il me dit non. Je lui ai demandé de nous clarifier sur notre situation et qui est-ce qui est concerné par rapport à ça : nous trois ou bien c’est moi seul. Si c’est moi seul, faites en sorte que ce soit moi qui le subisse, épargnez mon chef de protocole et mon chauffeur.

Après, il me dit non, donnez le téléphone d’abord. Je lui ai donné le téléphone. Ils se retirent et je les entends discuter. Dans leurs discussions, quelque chose m’a semblé bizarre. Ils étaient en train de dire que Conakry a demandé à ce qu’on les prenne, qu’on les amène jusqu’à un endroit, qu’il y a une équipe qui va quitter Conakry pour nous récupérer quelque part.

Etant donné les circonstances qu’on nous décrit tout le temps par rapport aux kidnappings et à l’insécurité, j’ai dit : ‘Ecoutez, nous sommes à votre disposition. La gendarmerie, c’est l’intervention d’une autorité de l’État. Si nous allons quitter ici, il faut qu’on s’assure que nous avons une idée de notre destination et que nous communiquons à nos familles et à nos avocats où nous allons. Parce que nous ne pouvons pas quitter un escadron de gendarmerie et aller en bourse, nous faire récupérer comme un colis par des inconnus. Et je ne pense pas que la loi nous permette de le faire’.

Après, ils n’avaient pas compris que j’avais écouté la conversation. Peut-être qu’ils ont été imprudents par le fait de Dieu. Mais après, ils disent non, ce n’est pas ce qu’on a dit. Et entre eux, ils ne s’entendaient pas sur la même chose.

Ils se sont retirés et ont recommencé à passer en revue nos affaires. Puis, ils sont revenus nous dire qu’on allait embarquer pour Conakry. Je leur ai dit que je ne monte pas dans un autre véhicule. Nous avons notre voiture. Mon équipe et moi, nous allons monter dans notre voiture parce que c’est celle-là qu’on connaît et on va se faire escorter. Ils ont accepté cela à condition que le gendarme prenne le volant. Et un gendarme a pris le volant.

Nous sommes arrivés au niveau de Maferinya. Nous avons vu au bord de la route des pick-up du GIGN, des gens cagoulés et lourdement armés. Dès qu’on est arrivés, ils ont communiqué entre eux. Ceux-ci ont effectué un virage impressionnant. J’ai eu l’impression que c’était une façon de jouer sur notre psychologie. Et tout de suite, ils sont venus encadrer notre véhicule. Nous ne nous sommes pas descendus. »

Et finalement, ils nous ont maintenus dans notre voiture. Mais ils ont mis un devant, avec une arme de guerre. Il s’est assis à mes côtés. Et nous avons été escortés jusqu’au haut commandement de la gendarmerie où nous sommes arrivés vers 20h25.”

A rappelé qu’Aliou Bah en attendant la fin de son procès, est conduit à la maison centrale de Coronthie.

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