La Guinée semble perpétuellement vouée à un sort funeste, infligé à ses enfants les plus dignes et les plus responsables, ceux-là mêmes qui s’efforcent d’apporter une contribution positive à la nation. Les auteurs de ces actes odieux qui se multiplient, perpétrés souvent avec des armes de guerre dont l’origine demeure obscure, sèment impunément la terreur dans les villes et les villages.
𝐋𝐚 𝐣𝐮𝐬𝐭𝐢𝐜𝐞 𝐚𝐮 𝐬𝐞𝐫𝐯𝐢𝐜𝐞 𝐝𝐞 𝐥’𝐢𝐦𝐩𝐮𝐧𝐢𝐭𝐞́
L’impunité dont jouissent ces criminels, ainsi que leurs commanditaires, est d’autant plus choquante que les rares individus arrêtés par les forces de sécurité sont systématiquement relâchés, fruit d’une complicité manifeste au sein de l’appareil judiciaire.
Il est affligeant de constater que les criminels trouvent refuge auprès de parrains puissants, qu’ils soient issus des forces de défense et de sécurité, de l’appareil judiciaire ou du sommet de l’Etat.
𝐃𝐞𝐬 𝐨𝐟𝐟𝐢𝐜𝐢𝐞𝐫𝐬 𝐥𝐢𝐦𝐨𝐠𝐞́𝐬, 𝐥𝐞𝐬 𝐧𝐚𝐫𝐜𝐨𝐬 𝐩𝐫𝐨𝐭𝐞́𝐠𝐞́𝐬 𝐞𝐭 𝐥𝐚 𝐬𝐞́𝐜𝐮𝐫𝐢𝐭𝐞́ 𝐦𝐨𝐧𝐧𝐚𝐲𝐞́𝐞
Dans ce pays, il est courant de voir un responsable des services de défense ou de sécurité limogé pour avoir accompli son devoir avec probité, notamment lorsqu’il s’agit de protéger la population contre les narcotrafiquants et les bandits de grand chemin.
Cette situation alarmante se déroule dans un contexte de militarisation accrue, où les routes sont jonchées de points de contrôle sécuritaires. Ces derniers, censés garantir la sécurité des citoyens, se sont transformés en lieux d’extorsion, où le passage est monnayé.
La sécurité des gouvernants semble être la priorité absolue, reléguant les gouvernés à un rôle de spectateurs impuissants, soumis aux descentes impromptues de pick-up, à la recherche de prétendues menaces contre le régime oligarchique de Conakry.
𝐐𝐮𝐚𝐧𝐝 𝐥’𝐄𝐭𝐚𝐭 𝐥𝐮𝐢-𝐦𝐞̂𝐦𝐞 𝐢𝐧𝐜𝐚𝐫𝐧𝐞 𝐥𝐚 𝐜𝐫𝐢𝐦𝐢𝐧𝐚𝐥𝐢𝐭𝐞́
En trois ans, le nombre de groupements, de compagnies, d’escadrons et d’unités de protection a explosé, surpassant celui de tous les régimes précédents. Paradoxalement, la criminalité n’a jamais atteint un niveau aussi effroyable et démoniaque que maintenant.
Il est évident que la notion de sécurité nationale, pour ces dirigeants, se limite à la pérennité de leur régime de kleptocrates. La sécurité du pays est ainsi subordonnée à l’élimination de toute voix dissidente, considérée comme une menace pour leur pouvoir.
Chaque jour, ils s’illustrent horriblement dans les kidnappings, d’assassinats présumés et de disparitions forcées des enfants de ce pays, pour la simple raison : qu’ils défendent la morale dans la gestion de la chose publique, la justice, le droit, la démocratie et le bien-être collectif.
Dans ce contexte, la population est livrée à elle-même, à moins de faire partie des privilégiés ou des influents, dont le pouvoir se limite à servir les intérêts de leurs protecteurs.
Je pleure pour mon pays, je crains pour notre peuple qui emprunte délibérément le chemin de l’enfer en espérant retrouver le paradis.
Quel sarcasme !!!
NB : cette dernière nouvelle est un cas parmi tant d’autres qui se passent au quotidien.
Babila KEÏTA, Journaliste.