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Labé humiliée sous contrat nuptial : le mariage de la honte

Ce samedi à Labé, ce n’était pas une conférence, ni une sensibilisation, ni même une cérémonie citoyenne. Non. C’était un mariage collectif entre la honte et l’opportunisme, scellé à huis clos dans la salle des cérémonies de la mairie. Mariage sans amour, sans dignité, sans public consentant. Un mariage arrangé entre un pouvoir transitoire en mal de légitimité et quelques figurants locaux, maquillés en “délégués du peuple”.

La mariée, c’est le peuple de Labé, bâillonné sous les applaudissements. Le marié, c’est une Constitution cousue de fil blanc, préparée dans les salons feutrés du mensonge. Le maître de cérémonie ? Ousmane Gaoual Diallo. Autrefois révolté, aujourd’hui recousu.

Dans une salle pleine à craquer, non pas de conviction, mais de chaises occupées à défaut de causes défendues, OGD s’est avancé. Il n’avait pas de bague, mais un micro ; pas de discours d’amour, mais un prêche de conversion. Un sermon sans foi, mais avec beaucoup d’espérance… d’un poste.

L’homme qui, hier, appelait à résister à toute manipulation constitutionnelle, est désormais le premier violon de l’orchestre du parjure national. Il ne défend pas une idée ; il récite un texte. Il n’explique pas un projet ; il meuble une consigne.
“Cette Constitution est une œuvre collective”, a-t-il osé dire. Et les murs ont eu envie de s’effondrer pour ne pas entendre le reste.

Autour de lui, on a vu des silhouettes vêtues de blanc et de vert, arborant fièrement le mot “OUI”, comme des détenus acceptant leur sentence pour une réduction de peine. Des visages autrefois critiques devenus muets de reconnaissance. La reconnaissance du ventre, évidemment.
Le slogan ? “Une Constitution qui nous rassemble”. Mais on ne rassemble pas un peuple autour d’un silence forcé. On ne rassemble pas une ville debout avec des genoux pliés.

Et pendant ce temps, dans les rues de Labé, la vraie population vaquait à ses douleurs. Elle n’était pas dans la salle. Elle n’était pas dans les discours. Elle était dans l’attente, dans l’écœurement, dans ce mélange de colère froide et d’indifférence active qu’aucune propagande ne peut atteindre.

Le plus triste ? Ce n’est même plus de voir les masques tomber. C’est de constater que ceux qui les portent encore espèrent qu’on les croit sincères.

Labé n’a pas dit OUI. Labé n’a rien dit. Parce que Labé, debout dans sa mémoire, observe en silence le théâtre de ceux qui ont vendu leur parole pour une chaise de conférence.

 

Alpha Issagha Diallo
Chroniqueur de l’absurde, greffier des mascarades nationales
Témoin sarcastique d’un mariage sans amour entre un peuple lucide et un pouvoir en quête d’ovations achetées

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