Le Président de la Transition du Burkina disait, il n’y a pas longtemps, qu’aucun pays ne s’est développé dans la démocratie. Et beaucoup citent en exemple le Rwanda, qui se développerait parce qu’il est dirigé d’une main de fer par Paul Kagamé.
Autrement dit, si nous voulons nous développer, nous devons renoncer à beaucoup de nos droits. Mais la démocratie et le développement seraient-ils antinomiques à ce point ? Le Rwanda serait-il autant développé ?
En tout cas, d’après les spécialistes, il fait partie des pays les moins avancés de la planète, en dépit des performances qu’il a enregistrées au plan économique et social. Ce qui veut dire que si la démocratie ne garantit pas le développement, la dictature non plus ne le garantit pas forcément.
Par ailleurs, des pays comme le Cap-Vert, le Botswana, l’Île Maurice ou les Seychelles ont connu des progrès notables dans bien des domaines, sans être dirigés par des « dictateurs éclairés », expression très en vogue dans certains milieux. Dans ces pays, le système démocratique fonctionne plus ou moins bien.
Selon l’ancien président sénégalais, Abdoulaye Wade : « Ce n’est pas le développement d’abord et la démocratie ensuite ; c’est la démocratie d’abord et le développement ensuite. Car la démocratie libère l’esprit de créativité. » On peut ne pas être d’accord avec lui, mais son assertion a le mérite de relativiser les choses et de bousculer certaines idées.
Mohamed TRAORE
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