Il faudrait qu’on réfléchisse à assigner d’autres missions à certains partis politiques que celles qui leur sont normalement reconnues : conquérir et exercer le pouvoir. Beaucoup de leaders créent des partis ou s’engagent en politique uniquement pour soutenir chaque personne ayant accédé au pouvoir, en lui demandant, « au nom du peuple », d’y rester à vie.
On pourrait croire à un excès de zèle militant ou à un amour démesuré pour le prince. Mais, en réalité, il s’agit d’un pur business politique, d’un mercantilisme bien rodé : le soutien dure uniquement le temps du pouvoir. Le même contrat tacite est passé avec chaque chef d’État, dans les mêmes termes et sur la base d’un marché de dupes, sans cesse renouvelé à chaque nouvelle présidence.
L’emballage change, mais le contenu reste identique. Le mode opératoire ne varie pas d’un iota : on fait semblant de ne pouvoir vivre ni respirer sans l’homme fort du moment, puis on se presse de l’abandonner dès sa chute, pour se jeter aux pieds du nouveau.
Le scénario, écrit d’avance, est encore une fois déroulé sous nos yeux. Les mêmes caméléons politiques et éternels bouffons du roi, fidèles seulement à eux-mêmes, rejouent la pièce. Aujourd’hui, ils veulent inciter à la candidature d’un autre encore, en lui promettant un soutien populaire imaginaire, un soutien si « massif » que personne ne l’entend ni ne le ressent.
Or, l’élection n’est pas une affaire de politique-fiction, encore moins un jeu de slogans creux ou de déclarations pompeuses.
Souleymane Souza KONATÉ
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