Dans les pages souvent tourmentées de l’histoire politique guinéenne, certains noms ne s’effacent jamais. Bah Mamadou, figure emblématique de l’opposition guinéenne, reste l’un de ces visages marqués par la droiture, la constance et l’amour profond de la patrie.
Fondateur et président de l’Union pour la Nouvelle République (UNR), Bah Mamadou fut l’un des premiers hommes politiques à incarner une opposition structurée, pacifique et résolument républicaine face au régime du général-président Lansana Conté. Candidat malheureux à l’élection présidentielle, il n’en sortit pas vaincu pour autant. Car pour Bah Mamadou, la victoire ne se mesurait pas seulement dans les urnes, mais dans la fidélité aux principes démocratiques, dans la résistance face à l’arbitraire, dans la parole tenue.
Homme au regard calme mais au verbe précis, il défendait une vision : celle d’une Guinée unie dans sa diversité, gouvernée par la transparence, et portée par la compétence. Dans un contexte politique difficile, souvent répressif, Bah Mamadou a tenu la ligne. Ni les promesses de pouvoir, ni les menaces, ni l’exil ne l’ont détourné de son engagement.
Il fut de ces hommes rares qui préfèrent perdre dignement que de gagner sans honneur. Malgré l’hostilité du pouvoir en place, il prôna toujours le dialogue, la paix et l’éveil citoyen. Son parti, l’UNR, devint un refuge pour ceux qui croyaient encore en une alternative crédible et éthique.
Bah Mamadou est parti, mais il laisse dans la conscience nationale l’image d’un homme droit, d’un patriote sincère, d’un démocrate pur. À l’heure où l’histoire de la Guinée continue de s’écrire entre incertitudes et espoirs, son héritage reste une boussole morale pour ceux qui rêvent encore d’une République juste et équitable.
Il ne fut peut-être pas président, mais il restera dans les mémoires comme l’un des grands hommes d’État que la Guinée ait connus.
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