Moins de vingt-quatre heures après l’annonce officielle de la candidature du chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya, à la prochaine élection présidentielle, les réactions se multiplient au sein de la classe politique et de la société civile. Parmi les voix les plus critiques figure celle de l’artiste et activiste guinéen Élie Kamano, aujourd’hui en exil, qui n’a pas mâché ses mots. Dans une déclaration vidéo largement relayée sur les réseaux sociaux, il a fustigé une décision qu’il qualifie de « dangereuse » pour la République et contraire au serment présidentiel prêté en 2021.
« Je prends la parole aujourd’hui pour m’adresser à vous dans un contexte extrêmement difficile et surtout dangereux pour notre nation, parce que des manipulateurs et des ennemis de la République ont réussi à convaincre Mamadi Doumbouya de déposer sa candidature auprès de la Cour suprême pour les prochaines élections présidentielles. C’est dommage », a déclaré Élie Kamano dans un ton ferme et visiblement indigné.
L’ancien soutien du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) dénonce ce qu’il considère comme une trahison du serment solennel prononcé par le président de la transition.
« Nous nous souvenons tous que c’est devant cette même Cour qu’il avait prêté serment en affirmant qu’il ne serait pas éligible à l’issue de la transition et qu’en cas de parjure, il s’exposerait à toute la rigueur de la loi », a-t-il rappelé.
Selon l’artiste engagé, cette candidature représente une rupture avec les engagements pris au lendemain du coup d’État de septembre 2021, et risque d’ouvrir une période d’incertitude politique.
« C’est une page sombre qui s’ouvre dans l’histoire de notre pays », a-t-il estimé, invitant les Guinéens à « défendre les principes démocratiques et l’honneur de la République ».
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