Tanzanie : Samia Suluhu Hassan investie présidente après une élection marquée par des violences

La présidente sortante Samia Suluhu Hassan a été officiellement investie à la tête de la Tanzanie, selon les images diffusées ce lundi par la télévision d’État. Son investiture intervient dans un climat politique tendu, marqué par des violences électorales meurtrières et de vives critiques de l’opposition sur le manque de transparence du scrutin.

Une cérémonie officielle sous haute tension:

Vêtue d’un voile rouge et d’un long vêtement noir, Samia Suluhu Hassan a prêté serment en déclarant :

« Moi, Samia Suluhu Hassan, jure que je remplirai mes fonctions de présidente de la République (…) avec diligence et un cœur sincère. »

La cérémonie, sobre mais symbolique, a été retransmise en direct par la télévision nationale, consacrant la continuité du pouvoir au sein du parti au pouvoir, le Chama Cha Mapinduzi (CCM).

Des violences électorales dénoncées par l’opposition :

L’investiture intervient dans un contexte de fortes tensions politiques. Selon l’opposition, les récentes élections ont été entachées de violences ayant fait des centaines de morts et d’irrégularités majeures. Plusieurs observateurs indépendants ont également critiqué l’opacité du processus électoral, jugé ni libre ni équitable.

Malgré ces accusations, les autorités tanzaniennes affirment que le scrutin s’est déroulé dans le calme et la légalité, rejetant toute idée de fraude massive.

Un parcours marqué par la continuité et la controverse :

Première femme à diriger la Tanzanie, Samia Suluhu Hassan avait accédé au pouvoir en 2021, après le décès de son prédécesseur John Magufuli.
Au début de son mandat, elle avait amorcé un assouplissement politique, levant certaines restrictions imposées aux médias et à l’opposition.

Mais depuis, la cheffe de l’État est accusée de dérive autoritaire. Ses détracteurs dénoncent une répression accrue des voix dissidentes, tandis que ses partisans saluent une dirigeante « ferme » et « déterminée à maintenir la stabilité nationale ».

Une présidence à la croisée des chemins

Réélue dans un climat contesté, Samia Suluhu Hassan dev

ra désormais rétablir la confiance entre les institutions, l’opposition et la société civile.
La Tanzanie, longtemps considérée comme un havre de stabilité en Afrique de l’Est, semble aujourd’hui divisée entre aspiration démocratique et volonté de maintien de l’ordre.