AFRIKENTREPRENEURS.COM
La Vraie Information, c'est ICI

Le Soudan brûle, et l’Union africaine doit sortir de sa neutralité diplomatique

Depuis avril 2023, le Soudan est plongé dans une guerre fratricide entre deux factions militaires rivales, les Forces armées soudanaises (FAS) et les Forces de soutien rapide (FSR). 

Ce conflit, qui a déjà fait des milliers de morts et déplacé des millions de civils, menace non seulement la stabilité du pays, mais aussi celle de toute la région.

Face à cette tragédie, l’Union africaine (UA) ne peut plus se contenter de déclarations. Elle doit agir avec fermeté, vision, courage et détermination.

La diplomatie ne suffit plus. L’UA a certes appelé à un cessez-le-feu, proposé des médiations et condamné les violences. Mais ces gestes, bien que nécessaires, restent insuffisants.

Le Soudan ne souffre pas d’un simple désaccord politique, il est en proie à une guerre de pouvoir entre deux élites armées qui méprisent les aspirations populaires.

La neutralité diplomatique devient ici une forme de complicité silencieuse.

L’UA doit prendre position clairement. Elle doit nommer des médiateurs crédibles, et exiger un processus de transition inclusif, avec les civils au centre. Le peuple soudanais ne peut être exclu de la solution à sa propre crise.

Il est temps que l’Union africaine utilise son pouvoir de sanction. Les leaders militaires qui refusent le dialogue et commettent des crimes contre les civils doivent être frappés de sanctions ciblées par l’interdiction de voyager, gel des avoirs, mandat d’arrêt international.

Le Conseil de paix et de sécurité de l’UA doit aller au-delà des mots et adopter des mesures très contraignantes.

Et surtout, l’UA doit cesser de tolérer les coups d’État constitutionnels. Modifier une Constitution pour se maintenir au pouvoir est une forme de putsch, et doit être traité comme tel.

L’Afrique ne peut plus être le théâtre de conflits où les civils sont les premières victimes et les dernières consultées.

Au Soudan, l’UA doit envisager le déploiement d’une force d’intervention humanitaire, mandatée pour sécuriser les couloirs humanitaires, protéger les populations déplacées et accompagner le retour à la paix. Ce n’est pas une ingérence, c’est une responsabilité.

L’Afrique doit parler d’une seule voix. Le conflit au Soudan est aussi un test pour l’unité africaine. L’UA doit coordonner ses efforts avec les organisations régionales comme l’IGAD, mais aussi avec les Nations unies et les partenaires internationaux.

Elle doit exiger la fin des ingérences étrangères qui alimentent les factions armées et promouvoir une souveraineté panafricaine fondée sur la paix et la justice.

Le Soudan ne doit pas devenir un nouveau théâtre de l’impuissance africaine.

L’Union africaine a les outils, les mécanismes et la légitimité pour agir. Ce qu’il lui faut maintenant, c’est du courage. Car pendant que les armes parlent, les peuples souffrent, et l’histoire jugera ceux qui ont choisi le silence.

Il est temps d’agir pour la paix.

 

Par Cellou Kansala DIALLO 

Les commentaires sont fermés.

error: Contenu protégé!!