« Qui s’excuse, s’accuse », dit l’adage. L’attention de l’opinion publique a été retenue, lors de la cérémonie de lancement du projet Simandou, par la prise de parole chaotique du ministre directeur de cabinet de la Présidence de la République, Djiba Diakité.
Ce raté royal a assombri l’événement et continue de nourrir la polémique sur les aptitudes de certains responsables dans l’exercice de leurs fonctions. Le mal est fait.
Ce qui choque et intrigue davantage, c’est l’énergie et le temps que des soutiens et amis du naufragé consacrent à tenter de le défendre et de l’excuser. Ce rôle de sapeurs-pompiers, luttant désespérément contre les railleries et les moqueries, confirme en réalité qu’il y a péril en la demeure.
Devant un parterre d’invités prestigieux, parmi lesquels figuraient des chefs d’État, c’est l’honneur du pays qui a été entaché et l’image de ses élites qui a été malmenée. Aucun argument ni aucune justification ne peut convaincre qu’à un niveau aussi élevé de l’État, on puisse se permettre d’être ni exigeant ni sélectif.
Le débat ne relève pas de la personne ni d’une recherche de perfection, mais de la perception publique de nos dirigeants. Pour les hommes publics et les personnalités de l’État, la compétence ne se mesure pas seulement aux diplômes ou à des performances supposées, mais surtout aux prestations visibles, aux actes posés et à la manière de les incarner.
Dans tout examen, l’oral et l’écrit comptent dans l’évaluation. La réussite en dépend, l’échec aussi.
Devant le jury de l’opinion, Djiba Diakité a échoué. Cependant, il revient au Général Mamadi Doumbouya de décider s’il mérite encore ou non sa confiance après ce couperet tombé sur sa tête.
En attendant, le tollé continue.
Souleymane SOUZA KONATÉ