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Guinée-Bissau : Le général Horta N’Tam investi président de la transition après le coup d’État contre Sissoko Embaló

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« Je viens d’être investi pour assurer la direction du Haut commandement », tels sont les propos du général Horta N’Tam, après avoir prêté serment lors d’une cérémonie au siège de l’état-major.

Moins de 24 heures après avoir proclamé la prise de contrôle « totale du pays », les militaires au pouvoir en Guinée-Bissau ont annoncé la réouverture immédiate des frontières, fermées lors de leur coup de force. Le nouveau régime affirme qu’une transition militaire d’un an sera mise en place, sans toutefois communiquer le moindre calendrier officiel ou feuille de route.

Cette annonce survient alors que les résultats des élections présidentielle et législatives du 23 novembre n’avaient toujours pas été publiés, plongeant davantage le pays dans l’incertitude politique.

Vives réactions de la communauté internationale

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a réagi sans délai, condamnant « sans équivoque » la prise du pouvoir par la force. Dans un communiqué, l’organisation régionale a dénoncé « une grave violation de l’ordre constitutionnel », estimant qu’elle constitue « une menace directe pour la stabilité du pays et de la région ».

La Cédéao a rappelé sa politique de « tolérance zéro à l’égard des changements anticonstitutionnels de gouvernement ». De leur côté, les chefs des missions électorales de la Cédéao, de l’Union africaine (UA) et du Forum ouest-africain des sages ont publié une déclaration conjointe appelant au rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel.

Un coup d’État sur fond de résultats contestés

Le coup d’État militaire intervient seulement trois jours après l’élection présidentielle. Plus tôt dans la journée du putsch, des tirs avaient été entendus près du palais présidentiel, tandis que deux camps rivaux — celui de Fernando Dias, candidat indépendant, et celui du président sortant Umaro Sissoco Embaló — revendiquaient chacun la victoire.

Dans la soirée, un groupe de militaires annonçait la suspension du processus électoral et la prise du pouvoir.

Embaló confirme son arrestation

Le président sortant, Umaro Sissoco Embaló, a confirmé depuis l’état-major qu’il avait été arrêté à la suite du coup d’État du 26 novembre 2025. Il a assuré être « bien traité », tout en déclarant ne pas pouvoir donner davantage d’informations pour des raisons de sécurité.

Ce nouvel épisode s’inscrit dans un contexte de fortes tensions politiques. Depuis son arrivée au pouvoir en 2020, Embaló, 53 ans, a été confronté à plusieurs tentatives de renversement. La dernière, en octobre, avait été imputée par le chef de l’État à l’ancien Premier ministre Domingos Simões Pereira, accusé de complot.

Un pays une fois de plus au bord du chaos

Fragilisée par des années d’instabilité chronique, la Guinée-Bissau traverse une nouvelle crise politique majeure. Avec une transition militaire encore floue et un scrutin interrompu, l’avenir institutionnel du pays repose désormais sur la capacité — et la volonté — de la junte à organiser un retour à l’ordre constitutionnel dans les délais promis.

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