Politique étrangère : la Guinée revendique une diplomatie « pro-guinéenne et pro-africaine »
Le ministre des Affaires étrangères, Morissanda Kouyaté, affirme que la Guinée suit une ligne diplomatique constante, fondée sur la défense exclusive de ses intérêts et de ceux du continent africain. Une posture active, assumée et non alignée, qui, selon lui, renforce aujourd’hui la crédibilité du pays sur la scène internationale.
La Guinée s’inscrit dans une politique étrangère claire et cohérente, guidée par une stratégie qu’elle ne compte pas modifier. C’est ce qu’a affirmé le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des Guinéens établis à l’étranger, Morissanda Kouyaté, en évoquant la vision diplomatique portée par le chef de l’État, le général Mamadi Doumbouya.
Selon le chef de la diplomatie guinéenne, cette orientation a été exprimée sans ambiguïté par le président de la transition lors de son intervention à la tribune des Nations Unies. « La Guinée n’est ni pro, ni anti. Elle est simplement pro-guinéenne et pro-africaine », a-t-il rappelé, soulignant que cette posture ne saurait être assimilée à une neutralité passive.
Morissanda Kouyaté insiste sur la distinction entre non-alignement et inaction. « Être ni pro ni anti ne veut pas dire être neutre. La neutralité suppose souvent l’inaction, alors que la Guinée est active, participe aux débats internationaux et contribue à la résolution des conflits », a-t-il expliqué. Il affirme par ailleurs que de nombreuses initiatives diplomatiques menées par le chef de l’État demeurent discrètes, mais participent largement au respect dont jouit aujourd’hui la Guinée à l’échelle mondiale.
Intervenant dans l’émission L’heure du bilan, le ministre a également indiqué que cette posture pacifique suscite parfois des incompréhensions. « Certains sont même fâchés de constater que la Guinée n’est en guerre avec aucun pays », a-t-il déclaré, avant de préciser que le combat du gouvernement est dirigé ailleurs. « Nous sommes en guerre contre le sous-développement, contre la prévarication et contre le fossé entre les immenses richesses de la Guinée et son niveau réel de développement économique », a-t-il affirmé.
Pour illustrer cette approche pragmatique, Morissanda Kouyaté a cité les relations entretenues avec la France, ancienne puissance coloniale. « Si nous devions être en guerre contre quelqu’un, ce pourrait être la France. Or aujourd’hui, ce pays construit quatre hôpitaux en Guinée », a-t-il souligné, évoquant des relations fondées sur le respect mutuel et la coopération.
Le ministre a conclu en rappelant que la Guinée entretient des partenariats avec l’ensemble des acteurs internationaux, des États-Unis aux pays africains et asiatiques, notamment la Chine. « Nous collaborons avec tout le monde, ni pro ni anti, mais résolument pro-guinéens et pro-africains », a-t-il martelé, réaffirmant la ligne diplomatique adoptée par les autorités de transition.