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Revoir les objectifs pour mieux gérer la transition militaire en Guinée

L’inimaginable coup d’État et la probable prolongation de la transition doivent interpeler tous les acteurs à explorer d’autres moyens de parvenir à la stabilité économique et sociale.

Depuis septembre 2021, notre pays a vu émerger une nouvelle génération d’administrateurs civilo-militaireS. La Guinée a également subi des coups d’état en 1984 et 2008 SUITE aux premiers de la République ; seulement, celui du CNRD est différent de ceux-là dès que le président Alpha CONDÉ a été renversé en plein exercice de son pouvoir.

Le coup d’État du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) a mis à mal la coopération sous-régionale et internationale à un moment où celle-ci est plus que jamais nécessaire pour faire face aux questions économiques, financières et sociales.

Bien vrai qu’il ait reproché au régime renversé la corruption, LE favoritisme, l’insécurité et la gabegie financière, maux qui ont été les facteurs déclencheurs du putsch du 5 septembre. Ces maux ont mis en lumière la pression socioéconomique croissante, la faiblesse des indicateurs de développement humain, la fuite des cerveaux et l’échec des réformes engagÉes par les autorités de la transition.

L’accent doit être mis sur la teneur de LA transition politique plutôt que sur sa durée. Le recul démocratique résultant des crises de gouvernance, du troisième mandat et de la manipulation constitutionnelle a été pointé.

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union africaine, les Nations unies et d’autres acteurs extérieurs peinent à faire pression sur les autorités militaires pour que la transition SOIT courte et conduite par des civils. Cela fait exactement 25 mois que les autorités militaires de la Guinée sont au pouvoir et les indicateurs macroéconomiques ne rassurent PAS DU TOUT.

Ainsi, les responsables du CNRD se perçoivent comme des agents du changement et certains semblent même nourrir des ambitions politiques pour l’après-transition.

Il n’est donc plus sûr de croire à une transition courte et À l’aspiration du peuple de Guinée. Les options qui s’offrent aux acteurs politiques et de la société civile sont pour le moins limitées. Dans ce contexte, l’une des possibilités serait d’optimiser le résultat de la transition en s’intéressant à sa teneur, et pas seulement à sa durée.

L’objectif n’est pas de plaider en faveur de l’incursion des militaires dans la sphère politique. Il ne s’agit pas non plus d’encourager une TRANSITION militaire LONGUE. Les données disponibles indiquent que les DIRIGEANTS MILITAIRES ne sont généralement pas MEILLEURS que les “mauvais dirigeants civils”, et peuvent même se révéler pires. En démocratie, la place des militaires n’est pas dans les palais présidentiels. Leur présence au pouvoir doit être brève, comme le STIPULE la constitution Guinéenne.

La gestion inclusive, juste et équitable d’une transition militaire peut favoriser la stabilité ou préparer le terrain pour le prochain coup d’État.

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Il faut cependant retenir que la gestion des transitions militaires et de la période qui SUIVRA une élection post-transition peut créer les conditions de la stabilité ou préparer le terrain pour le prochain coup d’État. Le Professeur Alpha CONDÉ, RENVERSÉ en Afrique de l’Ouest, était arrivé au pouvoir suite à une élection démocratique, ou avait remporté les élections suite à un changement anticonstitutionnel de gouvernement.

Avant d’être renversé par le colonel Mamadi DOUMBOUYA en 2021 au terme de plusieurs mois de manifestations, Alpha CONDÉ ÉTAIT devenu président à l’issue des élections de 2020. Son élection faisait suite à un tripatouillage constitutionnel.

Tout en appelant au rétablissement de l’ordre constitutionnel, les leaders politiques et les citoyens Guinéens en transition devraient s’efforcer d’identifier les domaines dans lesquels des avancées pourraient être enregistrées, en dépit du contexte. Le défi est de trouver comment travailler avec ces régimes afin d’amorcer des changements susceptibles de jeter les bases d’une croissance inclusive et d’une stabilité à moyen et long terme, sans ENCOURAGER les coups d’État.

En Guinée, des mesures de réconciliation et de développement ont été bloquées suite au manque de dialogue entre LES acteurs d’une part et la renaissance d’une forme DE gabegie financière indescriptible. LA CRIEF, qui devrait nous aider à traquer les voleurs, n’est plus EFFICACE DÛ À l’incompétence et sa dépendance à l’exécutif. Il faut noter également les nominations SUR LA BASE DU NÉPOTISME.

Il est risqué de faire pression sur le gouvernement militaire afin qu’il mette en place des réformes favorisant la croissance et la stabilité. Ce régime n’a pas intérêt à procéder à des réformes approfondies et POURRAIT s’en servir comme prétexte pour rester au pouvoir encore plus longtemps.

Une telle démarche nécessite d’identifier les véritables réformateurs au sein des autorités de transition et de créer les conditions de leur réussite. Ces acteurs des gouvernements devront toutefois faire de l’inclusion un objectif central du processus de réforme.

Le coup d’État militaire, lorsqu’il est récurrent dans un pays, nuit gravement à la stabilité politique et à l’action gouvernementale
Le retour à l’ordre constitutionnel doit rester un objectif clé. Mais il ne peut s’agir de la seule finalité et du seul critère de réussite.

Par Sidiki KEITA

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