Alpha Condé rend hommage à l’armée guinéenne et déplore sa « trahison » depuis le coup d’État de 2021
À l’occasion de la célébration du 1er novembre, date symbolique de mémoire et de reconnaissance nationale, l’ancien président guinéen Alpha Condé a livré une déclaration empreinte de gravité et de patriotisme. Il y a salué la naissance de l’armée guinéenne, rappelant son enracinement dans les valeurs de liberté, de dignité et de souveraineté chères au peuple de Guinée.
« En ce jour solennel, le souvenir d’une armée née dans l’honneur, forgée dans le patriotisme, façonnée par la volonté de notre peuple de demeurer libre, digne et souverain me revient avec force », a déclaré l’ancien chef d’État, rappelant que la création de l’armée nationale au lendemain de l’indépendance ne relevait pas du hasard, mais d’une vision stratégique : celle d’un État désireux de garantir sa propre défense face à toute domination étrangère.
Faisant référence à son prédécesseur, le président Ahmed Sékou Touré, Alpha Condé a souligné que l’armée guinéenne était conçue comme « inséparable du peuple, composée de citoyens en uniforme, au service exclusif de la nation et du progrès collectif ».
Revenant sur son propre bilan à la tête du pays (2011-2021), il a mis en avant les réformes entreprises en faveur de la modernisation et de la professionnalisation de l’institution militaire : amélioration de la discipline, formation des troupes, ouverture au dialogue civil, et renforcement de l’esprit républicain.
Mais l’ancien président déplore un tournant brutal intervenu le 5 septembre 2021, jour du coup d’État militaire ayant mis fin à son régime. « Ces efforts ont été brutalement interrompus. Un groupe d’individus armés, au mépris du serment militaire et des valeurs de la République, a pris les armes contre leurs propres frères d’armes, contre l’État, contre la Constitution », a-t-il dénoncé.
Depuis ce renversement, Alpha Condé estime que l’armée nationale, autrefois pilier de cohésion et de respect, aurait été « divisée, instrumentalisée, tribalisée, fragmentée et moralement affaiblie », devenant selon lui un « outil de répression au service d’intérêts obscurs, mafieux et égoïstes ».
Ce discours s’inscrit dans un contexte politique encore tendu en Guinée, où le rôle de l’armée dans la vie nationale demeure un enjeu central du débat sur l’avenir de la démocratie et de la stabilité institutionnelle.
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