Université de Sonfonia : le SENEASUR déclenche une grève pour exiger l’application du décret présidentiel sur la revalorisation des salaires
Par Morlaye Damba
Conakry, Le camarade Sow Mamadou Adama, enseignant-chercheur au département de philosophie et de psychopédagogie et secrétaire général de la section syndicale de l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia, a annoncé le déclenchement d’un mouvement de grève au sein de l’enseignement supérieur.
Selon lui, cette décision fait suite au refus du ministère de la Fonction publique d’appliquer un décret présidentiel portant revalorisation salariale des enseignants-chercheurs.
« Lorsque le premier responsable de la République prend une décision pour redonner la dignité aux enseignants du supérieur, et que la Fonction publique s’aventure à saboter et à rejeter ce décret, nous n’avons d’autre choix que d’aller en grève », a déclaré M. Sow.
Le syndicaliste rappelle qu’en janvier 2024, le Président de la République, le Général Mamadi Doumbouya, avait signé un décret visant à améliorer les conditions de vie des enseignants du supérieur, après plusieurs années de revendications ignorées.
« Le Président a été un homme de parole et d’engagement. C’est malgré nous que nous sommes en grève aujourd’hui, car nous sommes de cœur avec lui. Mais cette fois-ci, c’était de trop », a-t-il insisté.
M. Sow précise que cette grève est la sixième depuis le début de l’année, mais la première à avoir reçu un large soutien de la base syndicale.
« En matière syndicale, c’est la base qui décide. Les enseignants ont dit : si rien n’est fait, nous allons au débrayage. C’est ce que nous avons fait », ajoute-t-il.
Le syndicat affirme avoir tenu plusieurs rencontres avec la Fonction publique, notamment le 10 octobre dernier, au cours desquelles les autorités avaient promis la prise en compte du décret dès la fin du mois.
« Malheureusement, à ce jour, rien n’a été fait. La seule responsable de cette grève, c’est donc la Fonction publique », déplore-t-il.

Le secrétaire général du SENEASUR dénonce également une injustice salariale au sein du système :
« Comment comprendre qu’un enseignant-chercheur engagé depuis 2004 ne touche que 3,2 millions de francs, alors que des enseignants étrangers recrutés récemment perçoivent jusqu’à 28 millions ? Pourquoi payer un étranger plus qu’un Guinéen ? », s’interroge-t-il.
Tout en réaffirmant le caractère pacifique et responsable du mouvement, M. Sow appelle le Président de la République à s’impliquer personnellement pour résoudre la crise :
« Nous menons une grève civilisée. Pas de barricades, pas de pneus brûlés. Nous sommes la crème du pays et nous agissons dans le cadre du dialogue et du respect. »
« À l’enseignement supérieur, il n’y a qu’un seul syndicat : le SENEASUR. Nous sommes unis comme un seul homme. Tant que le décret ne sera pas appliqué, nous resterons à la maison. »
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