Dans un entretien exclusif accordé à notre rédaction, Bah Oury, a survolé plusieurs sujets brûlants de l’actualité. Du drame sur la nationale Mamou – Faranah au bras de fer entre le gouvernement et le syndicat des enseignants en passant par l’installation des PA sur l’axe Cosa – Bambéto – Hamdallaye, l’ancien ministre de la réconciliation nationale et président du mouvement ‘’Le Renouveau’’ a fait un aperçu plutôt général…
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Oceanguinee.com : Monsieur Bah Oury bonjour, l’actualité dominante, c’est d’abord ce drame qui s’est produit sur la nationale Mamou – Faranah, au moins 24 Guinéens ont trouvés la mort, quel est votre sentiment ?
Bah Oury : C’est vraiment triste. Vous vous imaginez 24 morts, 24 familles endeuillées, issus pour la plus part d’entre eux de deux (2) ou trois villages de l’intérieur du pays, c’est une profonde tragédie qui affecte la communauté nationale. C’est une occasion pour moi de présenter mes sincères condoléances à toutes les familles éplorées.
Oceanguinee.com : le secteur de l’éducation va mal, la crise qui l’a secoue est loin de connaitre une fin. Malgré la pression des enseignants, le gouvernement durcit le ton, menace et gèle leurs salaires au lieu de dialoguer. C’est d’ailleurs ce qui a poussé le BL a faire une grève de la faim. Vous qui avez été membre de la commission de réflexion sur l’éducation, quel regard portez-vous sur cette crise ?
Bah Oury : Je pense que c’est une préoccupation nationale. Différents acteurs d’une manière ou d’une autre peuvent exprimer leurs préoccupations en utilisant des formes diverses de manifestation, c’est tout à fait légitime. Mais je dois dire que la question est extrêmement importante et difficile pour que le gouvernement et les acteurs syndicaux trouvent le plus rapidement possible les voies et moyens pour se retrouver autour de la table pour engager un dialogue qui leur permettra point par point de déblayer les difficultés pour aller de l’avant et pour permettre aux enfants de reprendre le chemin de l’école, le plus rapidement que possible. En tout cas c’est une question extrêmement urgente qui ne nécessite pas des attitudes disons soit politicienne parce que le temps urge. Et à ce niveau là, à ce moment là, bien entendu, il y aura des réflexions pour des plans intérimaires pour qu’il y ait la possibilité de renouer avec le file du dialogue, rouvrir les écoles surtout les écoles publiques pour que les enfants retourne à l’école. Ensuite les autres plans qui peuvent prendre du temps et exiger d’autres moyens plus importants, pourront avoir le temps d’être décliner pour que dans une certaines mesures, ont puisse sortir dans cette série qui dure depuis plus de trois(3) ans où chaque année, c’est une crise perpétuelle qui affecte la qualité de l’éducation donnée aux enfants, et leur niveau est susceptible de mettre en cause la stabilité de notre pays.
Oceanguinee.com : le gouvernement dans sa politique de rétablir l’ordre publique sur la route Leprince vient de décider de l’installation des PA tout le long de l’axe Cosa – Bambéto – Hamdallaye. Comment l’avez-vous appris cette décision et quelle analyse faites-vous ?
Bah Oury : Non, moi je dois dire que ce qui est le plus important à l’heure actuelle, c’est qu’il y a une situation d’accalmie autour des populations de l’axe. Les gens vaquent de la manière la plus normale à leurs occupations, il faudrait que cela dure dans le temps et que cela devienne pérenne. Sinon la seule chose que je dis souvent et qui ne me paraît pas allé dans un sens de conforter la stabilité du pays à moyen et long terme, c’est l’implication des militaire. C’est une position extrême. Les postes de police et de gendarmerie avec l’application des lois auraient pu suffire pour juguler cette affaire. L’implication de l’armée s’est une suite de position extrême qui dans le contexte actuel pourrait être évité, mais quoi qu’il en soit, je salue le fait que ces jours-ci, l’armée puisse contribuer avec ces engins du génie civile et militaire réussir à nettoyer les avenues de la route Leprince, je pense que c’est une bonne initiative, une bonne chose de présenter l’image de l’armée à la population.
Oceanguinee.com : Près d’un an après les élections communale, les maires élus peinent à être installer et s’ils le sont, c’est partiellement. L’opposition crie à la trahison pour ce qu’elle appelle non respect des accords politiques et installation sélective des élus locaux par le gouvernement. On enregistre même des morts lors des manifestations. Quelle lecture vous faites de cette autre crise ?
Bah Oury : Déjà ce qu’il faut déplorer c’est le fait que l’élection communale a eu lieu le 04 février 2018 et voilà jusqu’à présent, on n’a pas fini d’installer les élus sur l’ensemble du territoire national, il en reste peu mais cela veut dire que plusieurs des élus locaux ne sont pas encore installés dans leurs prérogatives conformément au mandat que les électeurs leur ont confié, ça c’est une situation inexplicable, c’est une situation qui a des conséquences néfastes sur la crédibilité de nos institutions et pose des problèmes sur la responsabilité de ceux qui sont à la base de cette situation, notamment que ce soit ceux qui se disent de l’opposition républicaine et ceux qui sont de la mouvance et du gouvernement qui ont signé des accords qui ont mis le pays dans une situation j’allais dire inqualifiable, ça ce n’est pas acceptable. Maintenant on verra jusqu’à quand on va encore trainer pour ne pas avoir des élus installés dans certaines communes du pays. Mais je dois dire que cette situation est le reflet d’une mentalité qui est dommageable pour la gouvernance de la Guinée puisque elle émane aussi bien de ceux qui se targue d’être d’une opposition que ceux qui sont en situation de responsabilité soit au niveau du gouvernement ou au niveau du parlement. Sinon on se pose des questions, est-ce que ceux là ont une claire conscience de leur responsabilité vis-à-vis du pays ou bien s’est comme une jungle où chacun essaye de prendre sa part en sacrifiant le reste de la communauté nationale ? C’est triste, c’est abominable et rien ne peut justifier ces genres de comportements.
Oceanguinee.com : Bah Oury, merci !
Bah Oury : Merci à vous !
Interview réalisée par Tomou Traoré pour Oceanguinée.com.