Une analyse d’Alpha Abdoulaye Bah
Le guerre en Syrie comme celle de la Lybie nous est présentée comme une « bonne guerre » c’est-à-dire une de celles qui sont menées par les USA et leurs alliés pour instaurer la démocratie dans le monde.
Toujours est-il que comme en Irak et en Lybie, une fois que les zones pétrolières et gazières sont sous contrôle des alliés de l’ouest, le reste (guerre civile latente, crises sociopolitique, sécuritaire, humanitaire et sanitaire) est l’affaire des factions locales avec bien sûr l’éternelle assistance du système des Nations-Unies.
Mais cette guerre en Syrie de quoi s’agit-il exactement ?
En fait cette guerre en Syrie est une guerre par procuration, elle n’a rien à avoir avec la démocratie, c’est une guerre contre les intérêts économiques et militaires de la Russie et de l’Iran.
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l’Europe et les USA cherche par tous les moyens à réduire la suprématie de la Russie dans la fourniture du gaz dans le monde et en particulier en Europe de l’ouest et au-delà, car il est mieux et plus sûr de venir chercher le gaz ou le pétrole dans un port sous contrôle occidental et de faire en sorte que les énormes ressources qui découle de ce commerce ne tombe pas dans les mains d’un potentiel adversaire géostratégique (Russie, Chine et Iran en particulier).
Pour cela ils ont prévu d’exporter via un gazoduc le gaz du Qatar et de l’Arabie Saoudite en Europe en passant par le nord de la Syrie, la Turquie et l’Albanie.
Mais Bachar el-Assad étant un allié inconditionnel de Poutine et de l’Iran, à préférer soutenir le projet proposer par ses 2 alliés c’est-à-dire le projet qui vise à exporter vers l’Europe le gaz irano-syrien à travers la Turquie via le nord de la Syrie, le tout avec la bénédiction technique, financière et la protection militaire de la Russie.
C’est ce qui a poussé l’Europe, les USA, le Qatar et l’Arabie Saoudite a déclenché cette guerre pour diviser la Syrie en 2 et faire du nord une entité géopolitique indépendante à leur solde pour mettre en oeuvre leur projet.
Mais ils ont commis l’erreur de se lier avec les Kurdes, ce qui a poussé une pièce importante du puzzle, la Turquie, à quitter le bateau.
Pris de court, les occidentaux, les USA en tête ont fomenter un coup d’état contre le président Erdogan.
Poutine en homme de principe qui a promis de s’opposer à toute tentative de déstabilisation d’un pays membre de l’ONU pour des intérêts égoïstes depuis le fiasco lybien, a alors fournit les renseignements à Erdogan et à dépêcher des agents spéciaux à Istanbul pour déjouer le coup d’état.
Par la suite Poutine et Erdogan ont fait la paix car quelques semaines avant, les américains avaient poussé l’armée de l’air turque à bombarder un avion militaire russe SU35 qui volait le long de sa frontière du côté syrien, histoire de brouiller un peu plus les relations alors très tendues entre les 2 pays.
L’autre pièce cachée de cette guerre est Israël, qui participe activement à la fourniture des renseignements et à la formation des combattants qui sont dits de « Daech » mais qui en réalité sont des soldats réservistes de certaines armées occidentales couplés à des combattants hostiles aux régimes politiques locaux originaires de l’Iran, du Qatar, de la Turquie et de l’Arabie Saoudite et qui souhaite profiter de ce chaos pour attaquer l’Iran, la seule puissance militaire de la sous-région qui l’empêche de dormir tranquillement.
Mais là aussi Poutine à régler le problème, il a démontré aux israéliens qu’il est capable de fournir à leurs ennemis de la sous-région (les pays arabes qui lui hostiles) les codes et les itinéraires de vol de toute leur flotte aérienne, ce qui leur permettrait d’anéantir Israël en quelques heures faisant ainsi peser le spectre d’une nouvelle guerre des six jours mais cette fois-ci avec Israël en face d’adversaires arabes mieux équipés, mieux organisés et mieux renseignés. Les Israéliens ayant mesuré le danger d’une telle aventure ont vite envoyé des émissaires à Moscou pour faire paix et maintenir l’entente avec Poutine.
Enfin Poutine et Erdogan pour sceller leur alliance ont développé un projet de gazoduc qui permet désormais d’exporter une partie du gaz russe vers l’Europe via la Turquie, réduisant ainsi le risque de rupture d’approvisionnement que faisait courir la brouille entre la Russie et l’Ukraine.
Voilà ce qui nous est présenté depuis 10 ans comme une « bonne guerre« , une guerre pour instaurer la démocratie, une guerre pour libérer le peuple syrien. Mais le libérer de quel occupant?
Pour oceanguinee.com