Moussa Para, l’intouchable agriculteur de pomme de terre dans la sous préfecture de Timbi Madina perd enfin le monopole qu’il avait sur la culture de la pomme de terre dans cette région.
Le pouvoir de conakry a reprit ce matin le contrôle de la filière pomme de terre de Timbi Madina des mains de monsieur Moussa Para. La note est claire, à partir d’aujourd’hui, ce n’est plus la fédération paysanne de Moussa Para Diallo qui gère le secteur de pomme de terre. Il a été écarté alors que les acteurs de la filière sont dans le qui-vive depuis quelques mois à cause de manque d’écoulement de leur recolte, estimé à des milliers de tonnes.
Des agents de sécurité se sont rendus sur les lieux pour prendre le contrôle de toutes les installations. Les clés des locaux ont été retirées. La chambre froide n’est plus sous la gouvernance de l’homme Para. Une passation de service s’est tenue dans un réceptif hôtelier à Pita en l’absence de Moussa Para Diallo et de ses proches collaborateurs de la fédération des paysans. Cette décision qui a eu l’effet d’une bombe inquiète les citoyens dans cette sous-préfecture où plus de 5000 producteurs vivent de la culture de pomme de terre.
« C’est comme ça qu’un arrêté nous est parvenu annonçant l’affectation de la plateforme à la Chambre nationale d’agriculture. Nous vivons juste une situation incertaine. La plateforme joue un rôle de régulateur pour la stabilité des prix, la mise en valeur et l’exportation. Les terres appartiennent à la fédération, la banque mondiale a financé sur la crédibilité des acteurs sur autorisation de l’État. Mais au-delà de la part de l’Etat, nous sommes organisés avec des partenaires. Nous sommes en pleine crise de Coronavirus qui affecte le secteur. C’est une réponse comme ça que l’Etat a eu à notre égard. Les vautours qui ont entendu des annonces des bailleurs pensent que nous aurons des milliards ici pour sauver la filière. Donc leur volonté c’est contrôler les fonds. Mais c‘est mal connaître ces bailleurs. Ce n’est pas moins de 5000 producteurs et paysans qui vivent de la filière, nous demandons des semences, de l’argent et des intrants à la fédération, elle nous prête », explique une paysanne qui évolue dans la filière depuis 20 ans, chez nos confrères d’africaguinee.com
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Interrogé sur cette situation, Docteur Dioulde Taran Diallo, le président de la chambre d’agriculture de Labé a confirmé cette nouvelle.
« La plateforme de la pomme de terre de Timbi a été mise à notre disposition. La signature de la passation de service se fera d’un moment à l’autre dans un hôtel de Pita. Cette décision a été prise depuis le 8 juin. Maintenant c’est la direction nationale d’agriculture qui gère la plateforme. D’ailleurs toutes les clés des locaux sont à notre disposition. A ce que je sache, on ne reproche rien aux gestionnaires de la plateforme qui est la fédération des paysans du Fouta Djallon. C’est le ministère qui a fait un arrêté pour rendre ça à la chambre d’agriculture. C’est pour l’Etat. Le projet a été financé par la banque mondiale mais ça été toujours géré par la fédération des paysans du foutah Djallon », explique ce cadre du département de l’agriculture.
Alas Touré pour oceanguinee.com