Pékin a publié sa réaction officielle aux nombreuses informations selon lesquelles l’armée indienne a autorisé une « liberté d’action totale » pour ses troupes déployées le long de la ligne de contrôle entre la Chine et l’Inde après l’escarmouche meurtrière du 15 juin qui a fait 20 morts parmi les soldats indiens et un nombre non confirmé de victimes parmi les troupes de l’APL.
Les nouvelles règles d’engagement indiennes signifient bien sûr une probabilité beaucoup plus élevée de conflit frontalier plus meurtrier, étant donné que Pékin est susceptible d’alerter ses forces en nature. Un éditorial du quotidien chinois Global Times expose la réponse chinoise, soulignant que le « changement » va inévitablement « se transformer en un conflit militaire », ce qui « n’est pas ce que la plupart des Chinois et des Indiens souhaitent », selon l’éditorial.
« Si cette nouvelle approche est mise en œuvre et que les troupes indiennes tirent sur des soldats chinois lors de futures rencontres, alors le conflit frontalier entre la Chine et l’Inde se transformera en conflit militaire. Ce n’est pas ce que la plupart des Chinois et des Indiens souhaitent voir », peut-on lire.
L’éditorial met en garde contre le risque d’une fin dangereuse des accords bilatéraux de désescalade entre la Chine et l’Inde. Il clame que ce qu’il suggère est en réalité une réponse irresponsable de l’opinion publique indienne, étant donné l’indignation générale en Inde au sujet de la mort des troupes la semaine dernière.
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La déclaration du Global Times se poursuit :
Bien que la « liberté totale d’action » soit l’apaisement de l’administration Modi envers l’armée et l’opinion publique indiennes, elle est extrêmement irresponsable. Elle montre que l’Inde est peut-être en train de rompre les accords les plus importants des deux pays, ce qui va sérieusement accroître la méfiance mutuelle des deux troupes et augmenter la possibilité de conflits militaires indésirables. Elle va également à l’encontre du consensus obtenu par les ministres des affaires étrangères des deux parties pour calmer la situation dans la vallée de Galwan.
Nous voudrions avertir les nationalistes fébriles de l’Inde de ne pas entraîner New Delhi dans la mauvaise voie, et de ne pas permettre à l’Inde de répéter les erreurs du passé.
Il est significatif que l’éditorial souligne la puissance de feu supérieure de l’APL et que si elle est mise à l’épreuve, elle répondra avec une force écrasante.
« Nous aimerions dire aux soldats de l’APL stationnés à la frontière entre la Chine et l’Inde qu’ils doivent être très prudents dans l’accomplissement de leurs tâches, et être bien préparés pour la guerre.«
Le Global Times explique plus en détail ce qui se passera dans un scénario de type « coups de feu » : « Si l’armée indienne tire le premier coup de feu, les soldats de l’APL doivent s’assurer qu’ils ont suffisamment de puissance de feu pour riposter. Le plus important est d’assurer leur propre sécurité et de ne pas subir de pertes dans une escarmouche armée provoquée par la partie indienne ».
L’éditorial se termine par la déclaration suivante, profondément alarmante :
« Nous exhortons également l’APL à se préparer au pire des scénarios. Si l’armée indienne se lance dans une guerre frontalière, elle doit recevoir une bonne leçon« .
Selon les nouvelles règles d’engagement de l’Inde diffusées dans les médias indiens, les troupes pourront essentiellement tirer sur les soldats chinois adverses s’ils se sentent menacés sans consulter les officiers supérieurs ou la chaîne de commandement nationale.
Il est évident que cela risque d’entraîner d’autres escalades meurtrières comme celle qui s’est produite il y a une semaine, considérée comme le plus grave affrontement entre la Chine et l’Inde le long de la ligne de contrôle (LAC) en un demi-siècle.
Aube Digitale