La Chine et la Russie ont, quant à elles, été élues, mardi 13 octobre, pour siéger au sein du conseil pendant trois ans.
L’Arabie saoudite a échoué dans sa tentative de devenir membre du Conseil des droits de l’homme (CDH) des Nations unies, mardi 13 octobre, alors que la Chine et la Russie ont été élues pour une durée de trois ans.
Le Conseil des droits de l’homme, auparavant commission des droits de l’homme, a été créé en 1946 pour renforcer la promotion et la protection des droits humains dans le monde. Ses 47 Etats membres sont élus par l’Assemblée générale des Nations Unies.
Quinze sièges étaient en jeu dans ce conseil critiqué par les organisations de défense des droits humains et par les Etats-Unis, car on y trouve des pays accusés de violer lesdits droits. Toutefois, quatre des quinze sièges seulement ont été disputés – tous dans l’Asie et le Pacifique. La Chine a obtenu 139 voix lors du vote à bulletin secret, une chute spectaculaire au regard des 180 votes recueillis la dernière fois qu’elle avait été élue, en 2016. « Cela montre que de plus en plus d’Etats sont perturbés par le bilan désastreux de la Chine en matière de respect des droits », a écrit sur Twitter Louis Charbonneau, responsable de Human Rights Watch aux Nations unies.
Le Pakistan et l’Ouzbékistan ont été élus avec 169 voix et le Népal avec 150 votes. La Russie et Cuba font partie des onze pays élus sans opposition. Les 193 membres de l’ONU ont pu voter dans toutes les régions. Le système de vote, controversé, fait que les pays négocient et se mettent d’accord pour décider qui se présente, souvent sans rencontrer d’opposition.
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L’Arabie saoudite est le seul pays à s’être présenté à cette élection et à ne pas avoir été élu, obtenant seulement 90 votes.
L’Arabie saoudite, une « paria planétaire »
Les organisations de défense des droits humains ont salué le coup porté à Riyad et à ses tentatives d’améliorer son image vis-à-vis de la communauté internationale. « Le Conseil des droits de l’homme a aujourd’hui envoyé une réprimande spectaculaire à l’Arabie saoudite de Mohammed Ben Salman », a écrit sur TwitterBruno Stagno, directeur exécutif adjoint de l’organisation non gouvernementale (ONG) Human Rights Watch, faisant référence au prince héritier du pays. « Le royaume récolte ce qu’il mérite pour ses graves violations des droits de l’homme et pour ses crimes de guerre à l’étranger », a-t-il ajouté.
« A moins que l’Arabie saoudite n’entreprenne de grandes réformes pour relâcher ses prisonniers politiques, mettre fin à sa terrible guerre au Yémen et permettre à ses citoyens une réelle participation politique, elle restera une paria planétaire », a dit Sarah Leah Whitson, directrice exécutive de Democracy for the Arab World Now. L’organisation qu’elle représente – fondée par le journaliste saoudien Jamal Khashoggi, tué par des agents de son pays au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul il y a deux ans – a salué ce résultat.
Le président américain, Donald Trump, a retiré les Etats-unis du conseil en 2018. « Aujourd’hui, l’Assemblée générale des Nations unies a une fois de plus élu des pays affichant un bilan désastreux au sujet des droits humains », a estimé le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, dans un communiqué.
lemonde.fr