Le Bloc Libéral, la crise postélectorale et les élucubrations de certains saints des réseaux sociaux, Amélie Camara fait un tour des points.
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« Dorénavant, j’averti déjà que le langage que j’emprunte dans cette publication est un langage de collégienne à l’image de ceux qui s’en prennent à mon boss, directement ou indirectement depuis quelques heures.
D’abord, je commence par m’incliner devant la mémoire des compatriotes tombés sous les balles et la haine. Je souhaite prompt rétablissement aux blessés et beaucoup de courage à toutes leurs familles. Je souhaite que la justice soit rendue à ces martyrs innocents de la démocratie. Chaque victime qui tombe sous les balles et la haine n’honore pas la Nation. Les images de petits enfants assassinés sont la preuve que l’Etat a perdu le nord ; il ne contrôle plus la boussole mais plutôt ce sont les bidasses, les pandores et les flics, dont la réputation est connue de tous.
Personne ne doit se réjouir de cette violence sauvage et sélective qui s’abat sur les citoyens guinéens dans leur pays. Les mots et la force manquent pour décrire cette horreur.
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Mes propos n’engagent que ma personne. Mon parti, le Bloc Libéral,n’est pas l’auteur. Par conséquent, je les assume seule.
Pour rappel, au mois d’août dernier, le parti a donné la parole aux membres du bureau exécutif, aux responsables des structures nationales et régionales, et aux militants à travers chaque fédération, pour se prononcer sur une éventuelle participation ou non du Bloc Libéral à l’élection présidentielle du 18 octobre 2020. A l’issue de cet exercice, la majorité s’est prononcée contre une participation du parti à cette échéance électorale. En bon démocrate, le parti s’est plié à cette volonté de la majorité. De façon officielle, le président, Dr Faya Millimouno, a annoncé la non-participation du BL à cette élection. Je dois dire que beaucoup de Guinéens qui croient aux idéaux défendus par le BL n’étaient pas contents et ils l’ont signifié. Le parti a réaffirmé son engagement dans la lutte pour la défense de la constitution de 2010. Clairement, le parti avait manifesté son opposition à toute élection dont Alpha Condé serait candidat.
Pour le BL, c’était d’abord aider Monsieur Alpha Condé à valider le torchon de constitution du 22 mars 2020 que de participer à ces élections. Le BL, par ce refus de participer, réaffirmait en plus son refus de valider une éventuelle victoire de Monsieur Alpha Condé, car pour beaucoup d’observateurs de la scène politique guinéenne, ces élections étaient « un piège à cons ». Monsieur Alpha Condé était sûr de les « gagner », quel que soit le prix à payer et, d’ailleurs, le président du Bloc Libéral avait fait remarquer que ces élections étaient hautement conflictuelles.
Le président du BL et beaucoup de ses militants de convictions ont défendu cette idée depuis toujours, et ils sont sortis dans les médias pour exprimer cette position. Ce n’était pas une question de personne mais de principes. Pour ça nous avons pris les coups :
Le parti est resté à sa place et nous sommes toujours dans le combat que mène le FNDC. Le parti n’a donné aucune consigne de vote. Ceux qui ont voulu exprimer leur droit de vote, sont allés voter librement.
Cependant, depuis quelques jours je lis et observe beaucoup de nos compatriotes qui s’en prennent au président du BL, Dr Faya Millimouno, en lui demandant de se prononcer pour la victoire d’un candidat ou d’un autre. Pour être très claire, nos anciens amis du FNDC souhaiteraient que le BL fasse une sortie médiatique pour dire que Monsieur Mamadou Cellou Dalein Diallo a gagné, et donc il faut le soutenir et le conduire au palais présidentiel. Et ils vont jusqu’à ôter à Dr Faya Millimouno son droit de réclamer une transition en Guinée.
Les plus sournois ont déclenché leur haine sur l’homme en prétextant qu’il parle de transition parce qu’il veut revenir dans le débat. Les insensés disent que Dr Faya Millimouno et les autres membres du FNDC ont trahi Monsieur Mamadou Cellou Dalein Diallo et voient même un « agenda caché ».
Ces « grands » analystes qui veulent dicter la façon de faire les choses, informez-vous d’abord.
Si vous vous attendez à ce que Dr Faya Millimouno descende dans la rue pour soutenir la victoire d’un quelconque candidat, là, vous avez tapé le poteau. Il ne le fera pas, car nous allons l’en empêcher au nom du choix souverain de notre parti.
Comment un homme peut participer aux noces d’une femme qu’il n’a pas épousée ? Foutaises non ?
Pour l’heure, je crois que les gens doivent faire travailler leurs méninges et faire face aux tueries dont sont victimes des citoyens. Personne ne mérite de mourir dans ces circonstances. Et nous avons l’impérieux devoir de revendiquer pour que justice soit faite pour toutes les victimes.
Notre ennemi commun c’est Alpha Condé et son mandat de trop.
Amélie Camara, membre de la cellule de communication du BL. »