Le Congrès américain va auditionner, jeudi, Sundar Pichai, Mark Zuckerberg et Jack Dorsey, les patrons de Google, Facebook et Twitter, pour évaluer leurs efforts pour lutter contre la désinformation en ligne, plus de deux mois après l’assaut sur le Capitole par des partisans de l’ex-président Donald Trump.
C’est un face-à-face dont on commence à avoir l’habitude. Pour Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, et Jack Dorsey, celui de Twitter, ce sera la quatrième auditiondevant le Congrès depuis juillet 2020. Sundar Pichai, le PDG de Google, fera, quant à lui, sa troisième apparition devant les élus américains, jeudi 25 mars.
Cette fois-ci, les trois pontes de la Silicon Valley auront à répondre du rôle de leurs plateformes dans la prolifération de la désinformation au sujet de la pandémie de Covid-19 et de l’élection présidentielle américaine de novembre. Les élus chercheront notamment à déterminer dans quelle mesure les réseaux sociaux ont contribué à faciliter l’organisation de l’assaut contre le Capitole, mené le 6 janvier par des partisans de Donald Trump.
Facebook, cible principale
- Advertisement -
C’est probablement Mark Zuckerberg qui aura le plus mauvais rôle. Les démocrates ont déjà commencé à faire monter la pression en luienvoyant, début mars, une lettres’étonnant notamment que Facebook affiche des publicités pour des armes à feu à côté de messages faisant l’éloge des assaillants du 6 janvier. “Ces publicités ciblées peuvent potentiellement inciter à la violence”, notent les auteurs de la missive.
Mais les autres dirigeants de ces mastodontes du Net ne devraient pas non plus être épargnés. À commencer par Sundar Pichai, le PDG de Google. YouTube a en effet été critiqué poursa lenteur à prendre des mesures afin de lutter contre la désinformation électorale après la victoire de Joe Biden face à Donald Trump. Le site de partage de vidéo n’a mis en place de nouvelles règles plus strictesqu’un mois après la proclamation des résultats.
Twitter, pour sa part, s’est montré relativement plus transparent dans la mise en place des nouvelles règles et prompt à sévir contre le déluge de “fake news” liées à la pandémie ou aux élections américaines. Twitter a ainsi été le premier réseau social à bouter Donald Trump hors de sa plateforme.
Cette rapidité à réagir devrait valoir à Jack Dorsey d’être la cible favorite du Parti républicain durant l’audition. Les conservateurs estiment en effet que le patron du célèbre réseau de microblogging, soupçonné de sympathie pour les démocrates, a sauté sur l’occasion pour faire taire abusivement des voix de droite sous prétexte de lutte contre la désinformation.
Nouveau contexte politique
En ce sens, les auditions de jeudi devraient avoir un air de déjà-vu. La stratégie de défense des responsables de ces plateformes a toujours été de mettre en avant les mesures déjà en place tout en s’excusant pour la désinformation ou les contenus haineux qui passent entre les mailles de leurs filets.
Mais le contexte politique a changé aux États-Unis. Cette fois-ci, c’est Joe Biden qui est à la Maison Blanche, et le nouveau président semble déterminé à mettre davantage de bâtons dans les roues des Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) que son prédécesseur.
Depuis son entrée en fonction, il a déjà nomme deux ardents détracteurs des géants de la Silicon Valley à des postes clés de l’administration. En outre, parallèlement à l’audition de Jack Dorsey, Sundar Pichai et Mark Zuckerberg, la Chambre des représentants va aussi discuter, jeudi, des nouvelles règles pour mieux encadrer le pouvoir économique de ces mastodontes.
À cet égard, il devrait être intéressant de voir comment ces PDG vont réagir aux attaques des élus. Cette audition pourrait bien constituer le premier acte du bras de fer entre la nouvelle administration et le Big Tech.
Source : france24.com