Le 3 avril 1984, soit une semaine après la mort du chef suprême de la révolution guinéenne, le camarade président Ahmed Sékou Touré, l’armée s’empara du pouvoir, avec à sa tête le colonel Lansana Conté en annonçant la dissolution du Parti démocratique de Guinée (P.D.G.), de l’Assemblée nationale et la suspension de la Constitution avant de s’engagent à créer « les bases d’une véritable démocratie évitant à l’avenir toute dictature personnelle ». Ainsi le colonel Lansana Conte, déjà à la tête du C.M.R.M., est nommé chef de l’État. l’homme fut vu comme le symbole d’une Guinée nouvelle, une Guinée débarrassée de toutes les tares et les excès du régime du défunt président.
Sans attendre, le nouveau homme fort de la Guinée ordonne la libération de tous les prisonniers jusque-là terrifiés dans les cellules du cam boiro et d’autres prisons du pays.
Et cinq (5) jours après, le colonel Lansana Conté annonce à travers une conférence de presse qui fut sa première que : les anciens responsables ne seront pas exécutés mais jugés pour fautes économiques et administratives. Les nouveaux dirigeants sont résolus à faire respecter les droits de l’homme. Ainsi aux yeux des observateurs, les Guinéens ont enfin l’homme prodige.
Le 11 avril, le colonel présente les grandes lignes de sa politique. Des lignes parmi lequelles, nous avons : la libéralisation de l’économie, réforme de structures en matière d’éducation et de santé, en réaffirmant l’adhésion de la Guinée aux chartes de l’O.N.U., de l’O.U.A. et du mouvement des Non-Alignés. Très malhereusement, quelques mois après, soit le 4 juillet 1985, des contradictions internes éclatèrent au sein de la nouvelle équipe dirigeante, produisant, ainsi ce qui fut appelé » tentative de coup d’État perpétrée par le colonel Diarra Traoré ». Et après l’échec cuisant et les représailles impitoyables menées par le colonel et ses fidels, le colonel Diarra Traoré tout comme la quasi-totalité des officiers superieurs de l’armée perdirent la vie, ainsi l’espoir né le 3 avril 1984 partit en l’air.
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Frère Bah