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Biden traite Poutine de «criminel de guerre», le Kremlin s’insurge

par rfi.fr

Au 22e jour de l’invasion de l’Ukraine, jeudi 17 mars, sept pays occidentaux parmi lesquels la France, les États-Unis et le Royaume-Uni ont demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU, accusant la Russie de « crimes de guerre ». Joe Biden, le président américain, a qualifié Vladimir Poutine de « criminel de guerre », alors qu’une frappe aérienne a touché un théâtre qui abritait des civils à Marioupol, d’après la mairie.

Les points essentiels :

► Sept pays occidentaux (le Royaume-Uni, les États-Unis, l’Albanie, la France, la Norvège et l’Irlande) demandent une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU jeudi après-midi sur l’Ukraine en raison de la dégradation de la situation humanitaire dans le pays.

► Vladimir Poutine, le président russe, « est un criminel de guerre » selon Joe Biden, le président américain. Le Kremlin juge ces propos « inacceptables et impardonnables ».

► Les autorités ukrainiennes accusent l’armée russe d’avoir bombardé le Théâtre dramatique de Marioupol, ville assiégée, alors que « plus d’un millier de personnes » y avaient trouvé refuge. « Nous ne pardonnerons jamais cela », assure la municipalité sur Telegram. Le bilan humain est encore indéterminé.

► Dans une intervention en vidéo devant le Congrès américain mercredi, Volodymyr Zelensky a appelé le président américain à « être le leader du monde ». Joe Biden a lui  annoncé une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars comprenant notamment des drones pour que l’Ukraine puisse faire face aux forces russes.

► Mercredi, la Cour internationale de justice (CIJ), le plus haut tribunal de l’ONU, a ordonné à la Russie de suspendre son invasion de l’Ukraine.

► Le Conseil de l’Europe a exclu officiellement la Russie en raison de sa guerre lancée contre l’Ukraine.

09h05 : Moscou dit avoir remboursé 117 millions de dollars d’obligations

La Russie assure jeudi avoir payé une première échéance de remboursement d’obligations, éloignant dans l’immédiat la possibilité d’un défaut de paiement, alors que ses avoirs à l’étranger sont gelés par des sanctions occidentales. « L’ordre de paiement sur le remboursement d’intérêts d’obligations (…) d’une valeur totale de 117,2 millions de dollars (…) a été effectué », a indiqué le ministère russe des Finances dans un communiqué.

08h20 : Zelensky reçoit une ovation debout du Bundestag allemand

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a reçu ce jeudi matin une ovation debout du Bundestag allemand avant une intervention vidéo devant les députés, ont constaté des journalistes de l’AFP. Au lendemain d’un discours en vidéo devant le Congrès américain, le dirigeant ukrainien a débuté une allocution vidéo devant la chambre basse du Parlement au cours de laquelle il devait renouveler son appel à une aide militaire supplémentaire de la part de l’Allemagne.

Zelensky a exhorté l’Allemagne à abattre le nouveau « Mur » érigé en Europe contre la liberté depuis l’invasion russe de l’Ukraine. « Cher Monsieur le chancelier (Olaf) Scholz, détruisez ce mur, donnez à l’Allemagne le rôle de leader qu’elle mérite », a lancé le dirigeant ukrainien.

Des membres du gouvernement allemand, dont le chancelier allemand Olaf Scholz, applaudissent alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky apparaît sur un écran pour s'adresser par vidéoconférence à la chambre basse du parlement allemand, le Bundestag, le 17 mars 2022 à Berlin.

07h45 : une personne tuée lors d’une frappe à Kiev

Les débris d’un missile abattu au-dessus de Kiev ont entrainé jeudi la mort d’au moins une personne et fait trois blessés, ont indiqué les services de secours, l’armée russe ne relâchant pas la pression autour de la capitale ukrainienne. « À Kiev, les débris d’un missile abattu ont causé des dommages et un incendie dans un bâtiment de plusieurs étages », ont indiqué les services d’urgence, sur leur compte Telegram, précisant que l’explosion avait eu lieu vers 5h00 locales (3h00 TU).

« Selon des informations préliminaires, trente personnes ont été évacuées, parmi elles trois ont été blessées. Une personne est morte », a ajouté cette source. Toutes les vitres de cet immeuble de construction soviétique, d’une quinzaine d’étages, ont été soufflées, et plusieurs bâtiments avoisinants également endommagés, ont constaté des journalistes de l’AFP sur place. Les troupes russes tentent toujours d’encercler Kiev et ont multiplié depuis le début de la semaine les frappes contre des zones résidentielles, faisant au moins six morts.

06h45 : le jour se lève sur Kiev où le couvre-feu a été levé

Nous avons eu confirmation que le couvre-feu est levé, raconte David Gormezano, envoyé spécial de France 24 qui est en train de se rendre dans la capitale ukrainienne. Nous avons pu joindre la journaliste ukrainienne avec qui nous avons travaillé ces derniers jours, qui nous a confirmé qu’il y avait quelques voitures dans les rues et quelques rares passants. Donc, il semble que le couvre-feu ait été bel et bien levé ce matin. Cette nuit, on peut également signaler qu’il y a eu à nouveau des explosions, au lever du soleil, autour de 5h à Kiev. Et comme précédemment, il y a eu des explosions de ce même type il y a plusieurs jours à peu près à la même heure. Elles sont très fortes, elles terrifient les résidents des quartiers qu’elles touchent. Ces explosions ne font pas de victimes ou très peu de victimes. Et celles qui se sont produites ce matin n’ont fait que des dégâts matériels d’après nos informations.

Nous sommes actuellement sur l’autoroute du sud qui permet de rentrer dans le centre-ville de Kiev. Cette autoroute est constellée de barrages. Ce sont parfois simplement des chicanes, des militaires contrôlent tous les véhicules ainsi que les papiers d’identité des occupants. Pour l’instant, la situation est relativement calme et nous allons pouvoir rentrer à nouveau dans Kiev ce matin.

05h45 : les propos du célèbre pianiste russe Boris Berezovsky suscitent l’indignation

« Quand les canons retentissent, les muses restent silencieuses. » Le pianiste russe Boris Berezovsky semble regretter aujourd’hui ne n’avoir pas suivi cet adage. Le célèbre musicien a suscité l’indignation en affichant son soutien à la guerre que mène la Russie en Ukraine.

Invité d’un talk-show sur la première chaine de télévision russe, Boris Berezovksy s’est livré à une légitimation de l’invasion en Ukraine, digne des plus ardents défenseurs du régime. « Je comprends que nous ayons pitié des Ukrainiens, nous sommes très délicats (…) mais ne devrions-nous pas juste nous en ficher, les encercler et leur couper l’électricité ? », s’interroge le pianiste de renommée mondiale au lendemain de l’attaque sur une maternité de Marioupol. Son voisin de plateau, un militaire qui participe à l’émission, semble vouloir calmer ses ardeurs. « Ils n’ont déjà plus d’électricité, dit l’officier, et on ne peut pas créer une catastrophe humanitaire de nos propres mains. »

Face au tollé dans le monde musical, Boris Berezovsky tente aujourd’hui de se justifier, expliquant avoir forgé son opinion en consultant des politologues américains et occidentaux qui estiment que l’Occident est également responsable de la situation actuelle. « Cela ne veut pas dire que je cautionne cette guerre ou n’importe quelle guerre », a-t-il souligné. Pas sûr que ses propos soient jugés convaincants par le directeur artistique des festivals de musique classique La folle journée de Nantes et du Festival international de piano de La Roque-d’Anthéron. René Martin a fait savoir qu’il n’inviterait pas d’artistes qui se sont positionnés en faveur du régime de Vladimir Poutine.

05h10 : plusieurs centaines de médecins et malades seraient retenus en otage à l’hôpital de Marioupol

Ces otages seraient empêchés de sortir par les troupes russes depuis mardi. L’information a été révélée par une ONG ukrainienne qui a pu échanger avec l’une des personnes bloquées dans l’hôpital, et confirmée par le gouverneur de la région de Donetsk dans un communiqué. Les autorités locales et les militants des droits de l’homme s’inquiètent du sort des otages.

Je pense qu’après la terrible attaque contre l’hôpital pédiatrique de Marioupol, les Russes veulent des images pour leur propagande, des photos montrant que l’armée ukrainienne tire elle aussi sur un hôpital. C’est une démarche habituelle pour les Russes, ils l’ont fait à plusieurs reprises…

04h10 : en Pologne, la communauté ukrainienne se mobilise pour envoyer des gilets pare-balles en Ukraine

Dans le centre historique de Cracovie, le café Nic est tenu par de jeunes Ukrainiens. Depuis le début de la guerre, il est devenu un rendez-vous incontournable pour ceux qui veulent apporter une aide à la population en Ukraine. Avec l’argent récolté, les gérants du café ont décidé d’acheter du matériel militaire et de l’envoyer au front, explique Alexander, l’un des gérants, à notre envoyée spéciale Murielle Paradon :

« La plupart des associations de Cracovie ont voulu s’occuper des réfugiés ukrainiens, d’une manière ou d’une autre. Nous, comme on a des collègues qui travaillent dans l’armée et qui connaissent le matériel, on s’est dit qu’on pouvait s’occuper de ça. Mais bien sûr, c’est plus difficile d’acheter des gilets pare-balles que des couches pour bébé ! »

Alexander et ses amis se sont mis en chasse de gilets pare-balles sur internet et en ont acheté dans des boutiques spécialisées en Pologne, puis à l’étranger, car les équipements sont devenus rares. Il a fallu ensuite les acheminer en Ukraine. Nadia, une des gérante du café Nic, explique : « Notre organisation s’occupe de la logistique, on a des contacts sur place, il faut remplir beaucoup de papiers. Mais aujourd’hui, on en est à notre 16e convoi en camion pour l’Ukraine. »

Ces équipements militaires sont devenus de plus en plus cher selon Nadia. Ils sont financés par des dons privés qui viennent de toute l’Europe.

02h50 : « Plus d’un millier » de personnes s’abritaient dans le théâtre bombardé, d’après un responsable local de Marioupol

Les autorités ukrainiennes ont affirmé que la Russie avait détruit mercredi un théâtre dans lequel s’étaient réfugiées plus d’un millier de personnes dans la ville assiégée de Marioupol. « Nous ne pardonnerons jamais cela », a indiqué la municipalité sur la messagerie Telegram. Le bilan humain de cette attaque reste, à ce stade, indéterminé.

01h45 : portrait de Diana Khalilova, Ukrainienne née en Russie

Beaucoup d’Ukrainiens ont une partie de leur famille en Russie. Et depuis le début de la guerre, ils tentent de passer outre la machine de propagande russe pour montrer ce qu’il se passe réellement en Ukraine. C’est le cas de Diana Khalilova. Clea Broadhurst et Jad El Khoury l’ont rencontrée à Odessa, dans le sud de l’Ukraine.

Diana Khalilova est née en République fédérée russe du Daghestan mais a toujours vécu en Ukraine. Une grande partie de sa famille vit encore en Russie aujourd’hui. Depuis 2014, elle porte un regard radicalement différent sur Moscou.

« Depuis 2014, j’ai réalisé que je n’avais rien en commun avec les Russes, car j’ai commencé à beaucoup réfléchir à l’histoire de la Russie, de cet empire habitué à prendre de plus en plus de terres, comme les oblasts de Donetsk et de Lougansk ainsi que la Crimée. »

Elle a tenté d’expliquer à sa famille en Russie ce qu’il se passait réellement en Ukraine, mais elle a été accueillie avec scepticisme : « J’ai envoyé à mon cousin un article sur ce qu’il s’est passé à la maternité de Marioupol, en lui disant : « tu vois ce que les Russes font aux civils, aux femmes enceintes, ici ? ». Mais la propagande russe répète que cette histoire est complètement fausse, que c’est du théâtre. Et il y croit ! »

Ce refus catégorique de ce qu’il s’est déroulé à Marioupol l’a convaincu de rompre le contact avec le reste de sa famille : « Ça ne les intéresse pas de savoir si je vais bien ou pas, pas un seul message. J’en ai déjà bloqué certains, dès le début. J’ai coupé tous les ponts avec eux car ça prend trop d’énergie, je ne peux pas contrer cette propagande. »

Plus que jamais, aujourd’hui, Diana se sent Ukrainienne.

00h40 : « Nous voulons la paix. La paix pour le peuple d’Ukraine. La paix pour le monde. Nous avons besoin de la paix maintenant. » Ce sont les mots d’Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies.

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