Sous le coup de sanctions occidentales depuis le début de la guerre en Ukraine, les oligarques russes cherchent de nouveaux ports d’attache pour leurs biens et leurs investissements. La Turquie, qui soutient l’Ukraine tout en refusant de sanctionner la Russie et ses oligarques, pourrait les accueillir, à quelques conditions.

Pour justifier son refus de se joindre aux sanctions occidentales contre la Russie, la Turquie met en avant ses intérêts économiques – sa dépendance dans plusieurs secteurs aux importations russes, notamment de gaz naturel – au moment où le pays subit déjà une inflation de plus de 50 % sur un an. Mais les dirigeants turcs considèrent également, sans le dire aussi directement, que l’économie turque pourrait bénéficier de la crise entre la Russie et les puissances occidentales.

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Interrogé au Forum de Doha, au Qatar, sur les oligarques russes, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a assuré que ces derniers pourraient « se rendre » en Turquie et y « faire des affaires » tant que leurs activités demeuraient « légales et non contraires au droit international ».

Depuis le début de la guerre en Ukraine, plusieurs pays ont saisi des yachts appartenant aux Russes les plus fortunés. La Turquie, membre de l’Otan, qui entretient d’étroites relations avec la Russie et l’Ukraine, a qualifié l’invasion de l’Ukraine d’« inacceptable » et s’est positionnée en médiateur pour mettre fin à la guerre, tout en ne se joignant pas aux sanctions visant Moscou.

« Dans notre pays, on autorise tout ce qui est légal et rien d’illégal ne peut être fait. Ma réponse est très claire », rétorque Mevlut Cavusoglu face aux questions insistantes sur la participation éventuelle de la Turquie aux sanctions visant les oligarques russes.

Certains milliardaires russes, dont Roman Abramovich, un proche de Vladimir Poutine, ont ainsi pu mettre leurs superyachts à l’abri dans des marinas turques, tandis que leurs jets privés font escale à l’aéroport d’Istanbul. Vendredi 25 mars, le président Recep Tayyip Erdogan, sans citer les oligarques, avait expliqué qu’il ne « fermerait pas la porte » à ceux qui voudraient « garer » leurs capitaux dans son pays.

 

Par rfi.fr