Selon une source au ministère des Affaires étrangères jointe par RFI, la France a reçu mardi des autorités burkinabè la demande de retrait de ses militaires déployés dans le pays. Après le Mali, c’est le deuxième pays du Sahel qui exige une sortie de son territoire de l’armée française.
«Nous respecterons les termes de cet accord en donnant suite à cette demande», a déclaré le ministère français des Affaires étrangères concernant l’accord de défense signé avec le Burkina Faso en 2018 et relatif au statut des forces françaises présentes dans le pays. Avec la dénonciation de ce texte par la junte du capitaine Ibrahim Traoré, et conformément aux termes de cette entente militaire, la France dispose d’un délai d’un mois pour achever le retrait de ses soldats composant l’opération Sabre. Il s’agit de 400 forces spéciales, logées à la base de Kamboinsin, près de Ouagadougou.
En début de semaine, la ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso Olivia Rouamba martelait que son pays voulait d’abord compter sur sa propre armée et les volontaires pour la défense de la patrie. Le même jour, le gouvernement burkinabè précisait que c’est l’accord de défense qui est dénoncé par les autorités de transition, mais qu’il ne s’agit pas de «la fin des relations diplomatiques entre les deux pays».
Quitter le pays en un mois
Alors que Barkhane a réussi à quitter le Mali en six mois, il va falloir désormais renouveler cette prouesse au Burkina, dans un délai encore plus court d’un mois. Certes, Sabre n’est pas Barkhane et Kamboinsin, sa base arrière à Ouagadougou, n’est en rien comparable à celle de Gao au Mali. Néanmoins, déplacer, dans un temps si contraint, les 400 forces spéciales ne sera pas une mince affaire. C’est même techniquement impossible. Alors pour y parvenir, il faut recourir à un subterfuge et dans un délai de trente jours, les 400 soldats vont effectivement quitter le pays.
En revanche, démonter et déménager les hangars pour les hélicoptères notamment prendra du temps, jusqu’à trois mois. Mais ce ne sont pas nécessairement les militaires français qui s’en chargeront, la tâche pourra, par exemple, être confiée à des techniciens civils. Paris négocie, en ce moment, un accord en ce sens.
Quant aux forces spéciales, une partie devrait rejoindre le Niger et l’autre le Tchad. Une présence discrète, conforme à la nouvelle philosophie de l’engagement français au Sahel. Le nom de l’opération Sabre, lui aussi, devrait disparaître.
Avec RFI
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