Dossier 28 septembre 2009 : ce procès dépasse les limites d’une juridiction nationale et relève de la compétence de la CPI (F Fall)
A la barre ce jour lundi, 03 avril 2023 au compte de sa 3ème comparution en sa qualité de témoins dans le cadre du procès 28 septembre 2009, François Lounceny Fall, ancien leader politique, et membre des forces vives au moment des faits, à travers des photos brandies devant le tribunal, a indiqué que lesdites photos montrent à suffisance que le 28 septembre 2009, qu’il y’a bien eu violence sur les leaders politiques.
“…Ces photos montrent à suffisance M. le président, que ce jour là, il y a eu violence sur les leaders. Ces photos montrent également qu’il y a eu des leaders qui ont eu des traumatismes crâniens. Nous parlons bien des crimes ce jour là. J’ai vu des personnes décédées et je ne savais pas quoi faire. Comme je vous l’ai dit la semaine dernière, j’ai fait le tour au niveau de toutes les militantes. J’ai été en famille de l’une qui était mariée à un polygame. Lorsque nous sommes arrivés, sa coépouse s’est levée et a commencé à parler. Ce que j’ai entendu ce jour là, c’est ce que beaucoup d’autres femmes ont entendu. Elle disait, voilà ce qui lui est arrivé, voilà ce que les militaires lui ont fait. Il ne lui reste plus rien. Son mari était assis et je ne savais pas où me mettre. Je suis allé auprès d’elle pour essayer de la calmer mais elle n’a pas voulu. Celle-là subissait une double humiliation ce jour-là mais ce n’est pas tout Monsieur le président. Je viens d’apprendre que cette dame a été infectée du VIH/Sida. Elle est décédée des suites de cette maladie, de même que son mari. C’est pourquoi je le disais depuis hier qu’il faut que justice soit rendue dans ces événements tragiques“.
Plus loin, répondant à un des conseil de capitaine Dadis, président de la transition d’alors, que ce procès qui est en cours de jugement ici à Conakry relève de la compétence de la Cour pénale internationale, et qu’il est d’ailleurs certain qu’avant la fin de ce procès il y aura une requalification de ce qui a été dit.
” Ce dossier qui est en jugement porte sur des crimes contre l’humanité, donc dépassant les limites d’une juridiction nationale et relève de la compétence de la Cour pénale internationale. Je rappelle que c’est au nom de la complémentarité que ce tribunal juge aujourd’hui une affaire de crimes contre l’humanité. Quelle que soit la qualification qui a été donné au début de ce procès, et je suis certain qu’avant la fin de ce procès il y aura une requalification de ce qui a été dit. Et, donc ce qui a été dit c’est ce qui est réel. Ce que ce tribunal qui est là sur un dossier qui est toujours inscrit au rôle de la CPI dont elle s’est dessaisie en donnant plein droit à la Guinée au titre de la complémentarité. Et la communauté internationale à l’œil sur Conakry, la Cour pénal international aussi suit ce procès. Ce procès va se dérouler selon les normes régulières. “
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