Malgré une croissance économique affichée à 5,7 % en 2024 et un taux d’endettement autour de 40 % du PIB, la Guinée est aujourd’hui plongée dans une crise de liquidité sans précédent. Les banques sont à sec, les guichets vides, les PME étranglées, et les citoyens désabusés. Ce paradoxe économique, où les indicateurs macroéconomiques semblent stables mais la réalité sociale étouffante, révèle une vérité plus profonde : le pays est victime d’une gouvernance chaotique, d’une gestion budgétaire erratique et d’une absence totale de vision stratégique.
Depuis le coup d’État du 5 septembre 2021, le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) a plongé la Guinée dans une spirale de corruption, de répression et de déchéance morale. Les scandales financiers se sont multipliés : plus de 700 milliards GNF détournés à la Douane, 82 millions de dollars évaporés par un réseau de transitaires, et 21 milliards de GNF dépensés pour la location d’un seul bâtiment.
La Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF), censée incarner la lutte contre la corruption, est elle-même minée par des accusations de partialité et d’instrumentalisation politique. Des cadres nommés par le CNRD, pourtant assermentés sur des livres saints, se retrouvent aujourd’hui en détention pour les mêmes crimes qu’ils étaient censés combattre.
Mais au-delà des chiffres, c’est le socle moral, religieux et démocratique de la nation qui s’effondre. Les valeurs républicaines sont piétinées. La démocratie, elle, est réduite à un simulacre. Les manifestations sont interdites, les médias indépendants muselés, les opposants arrêtés ou menacés ou portés disparus, et la Constitution promise pour clore la transition est une trahison du peuple.
Le CNRD, qui avait juré de ne pas se présenter aux élections, désormais a pour candidat le président DOUMBOUYA, en violation flagrante de l’article 46 de cette charte.
Ce climat de mensonge institutionnalisé, de violence étatique et de perversion des valeurs a engendré une perte de repères chez les citoyens. La corruption est devenue une norme, la foi un outil de contrôle social, et la politique un théâtre d’illusions. La Guinée ne souffre pas d’un manque de ressources, mais d’un manque de leadership, de morale et de vision.
La crise actuelle de liquidité n’est que le symptôme d’un mal plus profond : la faillite morale et politique d’un régime militaire incapable de construire un avenir pour la nation. Tant que cette gouvernance autoritaire et prédatrice perdurera, aucune relance économique, aucune paix sociale, et aucun progrès démocratique ne sera possible.
CRISE DE LIQUIDITÉ EN GUINEE, LE BL TROUVE FAIT LE DIAGNOSTIC

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