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Pour Ousmane Gaoual, la crise de liquidité à laquelle la Guinée fait face aujourd’hui, n’est ni une crise économique, ni une difficulté économique

La Guinée fait face à une pénurie persistante de liquidités depuis plusieurs mois, affectant l’ensemble des secteurs d’activité du pays. Lors d’une conférence de presse tenue à Conakry ce lundi 1er septembre 2025, le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, s’est exprimé sur la question, évoquant notamment la réception de nouveaux billets par la Banque centrale.

Selon lui, la situation actuelle ne relève pas d’une crise économique à proprement parler. Il a d’ailleurs assuré que le Produit Intérieur Brut (PIB) de la Guinée devrait atteindre un taux de croissance de 7 % cette année.

Pour Ousmane Gaoual Diallo, ministre et porte parole du gouvernement, le véritable enjeu réside dans un manque de confiance : de nombreux acteurs économiques préfèrent conserver leur argent chez eux, ce qui aggrave la raréfaction des liquidités en circulation.

Les gouvernements de tous les pays du monde fabriquent régulièrement de l’argent. Soit parce que les billets sont usés, donc on les recycle, ce sont des milliards en valeur chaque année qui sont retirés de la circulation et réinjectés à travers de nouveaux billets. C’est pour cela que, de temps en temps, on a de nouveaux billets de banque. Cela veut dire qu’on en fabrique régulièrement, et pour toutes les coupures. La crise de liquidité à laquelle nous faisons face aujourd’hui, ce n’est pas une crise économique, ce n’est pas une difficulté économique. C’est une forme d’inquiétude. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu’on a plus d’argent gardé dans nos portefeuilles, dans nos coffres-forts ou à domicile, qu’on en a dans les banques. Ce que nous voulons faire et ce que les économies modernes ont fait avec succès, c’est de dématérialiser les paiements, d’encourager les gens à utiliser des modes de paiement autres que les billets. Mais c’est vrai qu’au marché, aujourd’hui, c’est plus simple de payer les condiments avec des billets qu’avec Orange Money ou d’autres moyens de paiement numériques“.

Mais quelles ont été les raisons de la cris ? Le ministre Ousmane Gaoual, réagit en ces termes :

Plusieurs facteurs peuvent expliquer pourquoi les gens préfèrent garder l’argent chez eux plutôt que de le mettre en banque. D’abord, il y a la question de la confiance : on peut se dire, si je mets l’argent à la banque, est-ce que je pourrai le retirer plus tard ? Deuxièmement, il y a les frais bancaires. Je mets 1 000 francs en banque, mais quand je vais les retirer, je ne récupère pas 1 000 francs, je récupère 900 et quelques. La banque prend des frais. Beaucoup ne sont pas prêts à accepter cela. Ils se disent : c’est mon argent, je préfère le garder. Même s’il ne produit rien, au moins je récupérerai mes 1 000 francs. Ensuite, il y a la fiscalité. Aujourd’hui, l’État s’est modernisé, la digitalisation est en marche un peu partout. Avant, quand on devait de l’argent à l’État, il fallait passer par beaucoup de circuits pour qu’il le récupère. Aujourd’hui, si vous avez une dette envers l’État, il peut prélever directement sur votre compte. Certains ne comprennent pas que c’est tout à fait normal, et que cela fonctionne ainsi partout. Mais ils s’inquiètent, se disent : moi, je veux que l’argent sorte de mon compte seulement avec mon autorisation. Ils ne savent pas que le tiers détenteur est un mode légal d’opération qui permet à l’État de se servir dans les comptes lorsqu’il s’agit de dettes. Cela suscite des inquiétudes. Et quand les acteurs économiques sont inquiets, ils se protègent. Et pour se protéger, ils retirent leur argent des banques et le gardent chez eux. Cela ne signifie pas que l’économie souffre, mais simplement que l’argent circule moins

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