Guinée-Bissau : caché depuis le putsch, Fernando Dias revendique sa victoire et accuse Embaló
En retrait depuis le coup d’État militaire du 26 novembre, le candidat de l’opposition Fernando Dias est sorti du silence. Dans un entretien exclusif accordé à RFI, il affirme avoir remporté l’élection présidentielle du 23 novembre 2025 et accuse le président sortant, Umaro Sissoco Embaló, d’avoir orchestré une manipulation électorale suivie d’un « faux coup d’État ».
Depuis le coup d’État militaire survenu le mercredi 26 novembre, Fernando Dias, principal candidat de l’opposition en Guinée-Bissau, vivait dans la clandestinité. Il a finalement accepté de se confier à RFI, revendiquant ouvertement sa victoire à la présidentielle du 23 novembre 2025 et exigeant la publication officielle des résultats.
Soutenu par le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), Fernando Dias assure avoir remporté le scrutin. Selon lui, l’actuelle crise politique découle directement des agissements du président sortant, Umaro Sissoco Embaló.
Dans son entretien, il accuse ce dernier d’avoir tenté de manipuler les résultats du vote. « Quand Umaro Sissoco Embaló a compris qu’il ne pouvait pas gagner cette élection, parce qu’il a tenté d’altérer les résultats au niveau des commissions régionales et nationales, il s’est dit : ‘Puisque je ne peux pas gagner, je vais transférer le pouvoir aux militaires’ », déclare-t-il.
Fernando Dias qualifie même l’événement du 26 novembre de « faux coup d’État ». Il soutient que les militaires qui auraient exécuté l’opération sont, selon ses mots, « tous des proches » du chef de l’État sortant : « Il a dit qu’il y avait un coup d’État, mais comment est-ce possible ? Les personnes qui l’ont organisé sont des militaires de son cercle le plus rapproché : son chef d’état-major particulier, le porte-parole de la présidence… Tous sont des proches de Umaro Sissoco Embaló », insiste-t-il.
