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Élection présidentielle : la sanction avant le vote !

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Ils ont cru, avec une naïveté confondante, qu’il suffisait d’exclure les partis les plus représentatifs de l’échiquier politique et électoral, de bâillonner leurs leaders et de leur interdire toute participation à la campagne, pour les effacer de la mémoire collective des Guinéens.

Ils découvrent aujourd’hui, brutalement, l’ampleur de leur erreur. Ceux qui pensaient qu’en l’absence des leaders politiques historiques, légitimes et massivement soutenus, ils pourraient occuper le vide et se faire élire par défaut, se heurtent à une réalité implacable : le peuple ne se remplace pas, il s’écoute.

Les Guinéens ne veulent pas d’élections truquées à ciel ouvert, ni de consultations sélectives destinées à prolonger dans les urnes un coup de force et à blanchir un coup d’État.

En verrouillant le jeu politique, en sabotant toute compétition crédible et en reniant leur engagement d’organiser des élections transparentes, inclusives et équitables, les autorités ont vidé le scrutin de sa substance et découragé massivement l’électorat.

Le résultat est sans appel : une campagne électorale moribonde, sans ferveur, sans mobilisation, sans peuple. Rien à voir avec les grandes campagnes du passé qui, même imparfaites, faisaient vibrer le pays et donnaient lieu à de véritables démonstrations de force entre candidats au fauteuil présidentiel.

Le président de l’UFDG, Elhadj Cellou Dalein Diallo, reste la mesure étalon de la mobilisation populaire en Guinée. Il a battu tous les records d’affluence. Ses déplacements étaient précédés et suivis de marées humaines qui faisaient trembler le pouvoir. Incapables de l’affronter dans les urnes et sur le terrain, ils ont choisi la fuite : l’exclusion, la disqualification et, pire encore, la déchéance de nationalité. Une injustice grave, scandaleuse, qui se traduit par son exclusion du fichier électoral et par la négation de ses droits fondamentaux de citoyen et de candidat.

Cette escalade autoritaire est politiquement suicidaire. Elle ne tiendra ni dans le temps ni devant l’Histoire. L’absence de Cellou Dalein Diallo a créé un vide politique abyssal qui a asphyxié le processus électoral. Le jeu est faussé, l’intérêt est mort, la confiance est rompue.

La réalité du terrain est implacable. Le Premier ministre, Amadou Oury Bah, est contraint de tenir ses meetings dans des salles fermées, jusque dans sa propre ville natale, faute de militants. À Labé, comme ailleurs, le pouvoir se replie dans des concessions privées pendant que les populations tournent le dos à un simulacre électoral qui ne les concerne pas.

Partout, c’est le désert politique. Mamadi Doumbouya, propulsé candidat sans légitimité populaire, s’appuie sur des soutiens sans envergure, sans base et sans ancrage. Même les soutiens du régime admettent, à demi-mot, l’échec retentissant de cette campagne. On ne voit que des véhicules officiels, quelques motos et des figurants encadrés par plus d’organisateurs que de partisans.

Pour masquer l’échec, on parle de ferveur populaire. Mais les images, soigneusement mises en scène, trahissent la vérité : ce sont des meetings sous perfusion, gonflés artificiellement, vidés de toute adhésion sincère. Ceux qui encadrent sont plus nombreux que ceux qui soutiennent.

Qu’on permette à l’UFDG de battre le rappel de ses troupes, et la vérité éclatera au grand jour. On peut tenter d’imiter l’UFDG, mais on ne remplace pas un parti profondément enraciné dans le pays. On ne remplace pas une légitimité populaire par des artifices, et on ne gagne pas une élection contre le peuple.

Elhadj Cellou Dalein Diallo incarne le pays réel. Ce pays réel a déjà tranché. Le pays légal, confisqué, finira par lui revenir. Ni les simulacres d’élections, ni le harcèlement politique, ni l’exclusion arbitraire ne changeront ce fait fondamental.

Les Guinéens ont sanctionné avant le vote. Ils ont refusé de participer à une mascarade sans leurs champions. Le message est clair, net et sans appel : abstention massive, rejet du pouvoir et désaveu politique cinglant.

Il est temps d’ouvrir les yeux. Le peuple a parlé. Et l’Histoire jugera.

 

Souleymane Souza KONATÉ

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