Guinée : l’UFDG reste suspendue, le gouvernement invoque des « manquements substantiels »
Le ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation a confirmé le maintien de la suspension de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), en dépit de l’annonce par cette formation politique de la reprise prochaine de ses activités.
Dans un courrier daté du 16 décembre 2025 et adressé au président de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, le ministre Ibrahima Kalil Condé rappelle que la décision de suspension prise le 20 août dernier pour une durée de 90 jours reste en vigueur. La lettre, référencée N°1758/MATD/CAB/DGAP/2025, s’appuie sur les conclusions d’une commission chargée d’évaluer les pièces complémentaires fournies par le parti.
Le ministre souligne que, malgré la « coopération » de l’UFDG durant ce processus, le rapport de la commission met en évidence des « manquements substantiels aux textes légaux et réglementaires régissant les partis politiques en République de Guinée » qui n’ont, à ce jour, pas été corrigés.
Parmi les griefs retenus contre le parti, le document pointe notamment l’absence de congrès organisé depuis 2015, l’inexistence de procès-verbaux électifs pour les structures déconcentrées, ainsi que le remplacement d’un congrès statutaire par une convention nationale, considéré comme une violation des textes constitutifs de l’UFDG.
Le ministère dénonce également une « composition non conforme » des organes dirigeants, marquée selon lui par des nominations irrégulières. Il reproche enfin au parti de continuer à animer ses activités politiques à travers ses démembrements depuis l’étranger, en dépit de la décision de suspension en cours.
En réaffirmant la suspension, les autorités ferment pour l’instant la porte à toute reprise officielle des activités de l’UFDG, principal parti d’opposition du pays, tant que ces « anomalies » ne seront pas, selon elles, régularisées.