Guinée : Le mouvement « Agissons pour la Guinée » dénonce son exclusion et clarifie ses positions
Par Morlaye Damba
Conakry, 8 septembre 2025 – Le président du mouvement Agissons pour la Guinée (APG), Ibrahima Kalil Diallo, a animé un point de presse ce lundi pour dénoncer le « silence injustifié » de l’administration face à la demande de légalisation de sa formation politique, tout en annonçant plusieurs décisions importantes concernant la vie politique nationale.
Créé en janvier 2025, APG affirme avoir respecté toutes les procédures en déposant une demande officielle de reconnaissance auprès du ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation. « La loi prévoit un délai de trois mois pour statuer. Or, six mois se sont écoulés sans aucune réponse », déplore M. Diallo, qui y voit « une volonté manifeste d’écarter une voix citoyenne du débat politique ».
Face à ce blocage administratif, le mouvement a décidé de saisir la justice guinéenne pour faire valoir ses droits. « Demander à exister politiquement n’est pas une faveur, c’est un droit garanti par la Constitution », a martelé le président d’APG.
ar ailleurs, compte tenu du contexte politique sensible, APG annonce la suspension de ses prises de parole publiques sur les questions de gouvernance. « Ce n’est ni un renoncement ni de la peur, mais un acte de prudence et de responsabilité », a précisé M. Diallo, ajoutant que le mouvement interviendra publiquement « lorsque l’avenir de la Guinée l’exigera ».
Concernant le référendum constitutionnel du 21 septembre 2025, APG a décidé de ne donner aucune consigne de vote. Le mouvement reconnaît certains acquis dans le projet de Constitution, mais dénonce surtout « de graves reculs démocratiques ».
Ibrahima Kalil Diallo a évoqué sept raisons majeures motivant cette position :
1. La prolongation du mandat présidentiel de 5 à 7 ans, perçue comme « un recul historique » ;
2. L’immunité accordée aux anciens chefs d’État, contraire selon lui à l’État de droit ;
3. L’absence de clarté sur la double nationalité pour les candidats à la magistrature suprême ;
4. La création d’un Sénat jugé « budgétivore et antidémocratique » ;
5. La suppression des débats télévisés entre candidats ;
6. L’exclusion des jeunes, avec une limite d’âge de 40 ans pour être candidat à la présidentielle ;
7. L’incapacité du projet à garantir effectivement les droits fondamentaux proclamés.
« Notre rôle n’est pas de diviser, mais d’ouvrir une voie nouvelle, fondée sur la justice, l’État de droit et la démocratie », a conclu le leader d’APG, appelant les citoyens à voter en toute conscience.
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